L’une des listes les plus en vue pour les élections législatives du 17 novembre, la coalition Samm Sa Kaddu (respect de la parole donnée), mène campagne contre le « désespoir » et le « reniement » qu’elle impute au pouvoir en place depuis sept mois.
Des doutes persistaient quant à la validation de la liste de Samm Sa Kaddu, dirigée par le maire de Dakar, Barthélémy Dias. Condamné définitivement dans l’affaire Ndiaga Diouf, il risquait de perdre son éligibilité si le gouvernement en avait fait la demande. Cependant, le Conseil constitutionnel a validé sa candidature. Insatisfait du bilan de ses anciens alliés désormais au pouvoir, Barthélémy Dias, avec ses nouveaux camarades, vise à imposer la cohabitation et s’est déjà positionné comme l’un des opposants les plus radicaux au régime.
Barthélémy Dias accuse les nouvelles autorités, dont le Premier ministre Ousmane Sonko, de n’avoir pas tenu leurs promesses envers les Sénégalais. Il n’hésite pas à diffuser d’anciennes vidéos de Sonko pour rappeler que le leader de Pastef, le parti au pouvoir, n’a pas respecté sa parole, et appelle les Sénégalais à sanctionner cette liste le 17 novembre.
Des tensions fréquentes ont marqué la campagne entre les caravanes de Samm Sa Kaddu et de Pastef, dont la fin est prévue vendredi. Le dernier incident, survenu lundi à Saint-Louis (nord), a impliqué des agressions à la machette de partisans du Premier ministre Sonko, suivies de l’arrestation de membres de la sécurité des leaders de Samm Sa Kaddu.
« On constate que la situation a empiré. L’espoir s’est transformé en désespoir, le rêve en désillusion. En moins d’une année de gestion, le nouveau pouvoir s’est illustré par la confiscation des libertés individuelles et collectives et l’emprisonnement de leaders d’opinion », a déclaré Barthélémy Dias, ancien membre du Parti socialiste (PS) avant de se rapprocher de Khalifa Sall, son prédécesseur à la mairie de Dakar, qui avait recueilli près de 2 % des voix lors de la dernière présidentielle.
Dias dépeint également le régime de Bassirou Diomaye Faye comme un symbole de licenciements abusifs dans les entreprises publiques, de recrutements clientélistes et de scandales de corruption dans la gestion de sociétés d’Etat telles que le Port autonome de Dakar, l’Agence sénégalaise d’électrification rurale (ASER) et l’Office national de l’assainissement du Sénégal (ONAS). Il dénonce surtout la pression fiscale élevée sur les entreprises privées, l’arrêt des chantiers dans le secteur des BTP, les menaces pesant sur la cohésion sociale et l’unité nationale ainsi que les errements de la politique diplomatique.
« Mes chers compatriotes, ensemble, nous pouvons inverser cette tendance en instaurant une véritable gouvernance basée sur le respect de la séparation des pouvoirs », a-t-il affirmé, avant de qualifier les législatives anticipées de dimanche prochain de « moment décisif de clarification pour mettre fin à l’amateurisme au sommet de l’Etat ».
En plus de ses critiques, “Samm Sa Kaddu” propose aux électeurs un contrat de législature qui valorise les « vaillantes femmes pionnières dans le chemin du développement », les jeunes « dont le dynamisme constitue la sève nourricière de la nation » de même que les personnes âgées « dont la sagesse guide nos actions ».
Ce contrat, selon Barthélémy Dias, prend également en compte les préoccupations des populations rurales, des entreprises, des travailleurs, des personnes en situation de handicap, des élèves et étudiants, des artisans, des ouvriers, des pêcheurs et de nos compatriotes de la diaspora.
ODL/ac/Sf/APA