Les argentiers des trois Etats ont relevé la nécessité de créer une union économique et monétaire.
Les membres de l’AES veulent aller vite dans l’opérationnalisation de leur organisation créée le 16 septembre dernier. C’est ainsi qu’en marge des visites effectuées à Bamako par le général Abdourahamane TIANI, président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), chef de l’Etat du Niger et Apollinaire Joachim Kyélem de Tambèla, premier ministre burkinabè, une rencontre des experts des trois pays composant l’AES (Le Mali, le Burkina Faso et le Niger) a été organisée à Bamako.
L’objectif était d’« échanger et créer une synergie d’actions entre les pays membres sur l’accélération du processus d’intégration économique et financière au sein de l’Alliance ». En clair, cette rencontre devait permettre d’évaluer les forces, les faiblesses, les opportunités et les menaces qui se présentent à l’Alliance. Pour ce faire, ils ont soumis leurs propositions aux ministres des finances des trois pays qui ont tenu à Bamako leur première réunion, le samedi 25 novembre, exclusivement relative au développement économique des Etats de cette nouvelle organisation.
Plusieurs points étaient à l’ordre du jour de cette rencontre. Il s’agit entre autres des échanges commerciaux, circulation des personnes et des biens au sein de l’AES; de la Sécurité alimentaire et énergétique; la transformation industrielle, potentialités et perspectives ainsi que le financement, intégration économique, arsenal réglementaire et réformes nécessaires. Ainsi, tout en reconnaissant la faiblesse des échanges commerciaux, ils ont admis que le Burkina, le Niger et le Mali qui forment l’AES ont une économie ouverte dans laquelle le commerce représente une place importante dans leur Produit Intérieur Brut (PIB). Pour y faire face, ils ont décidé de renforcer leur coopération « afin d’instituer un espace économique sécurisé permettant d’amorcer un développement harmonieux qui répond aux aspirations et au bien-être des populations ».
Faire face aux crises alimentaires
Pour autant, ils ont insisté sur la nécessité d’améliorer la connectivité entre les trois Etats de l’espace AES à travers la conception et la mise en œuvre de programmes de réseaux routier, aérien, ferroviaire et fluvial.
Ils ont également convenu de renforcer les mécanismes communs de la riposte face aux crises alimentaires à travers notamment le développement des aménagements hydro agricoles d’intérêt commun pour booster la production agricole et la mutualisation des réponses à l’insécurité alimentaire.
Pour garantir la sécurité énergétique dans ces trois pays, les ministres ils ont convenu de la nécessité de mutualiser les moyens financiers pour investir dans ce secteur afin d’assurer l’autonomie énergétique dans l’espace.
S’agissant de la transformation industrielle, les potentialités et les perspectives, les ministres se sont entendus sur la mise en œuvre d’une stratégie commune d’industrialisation, en vue de développer le tissu industriel de l’espace AES.
Par ailleurs, ils ont appelé à promouvoir un partenariat entre les secteurs publics et privés des pays membres de l’AES, notamment pour le développement des infrastructures de base.
Vers l’abandon du franc CFA ?
Pour faire face aux différents chocs sur le plan du financement et l’intégration économique, les ministres des finances de ces Etats ont aussi prévu de mettre en place un fonds de stabilisation et la création d’une banque d’investissement de l’AES.
Pour une meilleure intégration économique, les ministres de L’Economie et des Finances des trois pays ont relevé la nécessité d’aller vers une union économique et monétaire. Pour plusieurs observateurs, le seul fait, pour ces trois pays membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uémoa), d’évoquer cette éventualité est une menace réelle sur le franc CFA.
MD/ac/APA