Le président zimbabwéen Emmerson Mnangagwa, qui préside le sommet extraordinaire de la SADC sur la situation sécuritaire en RDC, a réaffirmé l’engagement de l’organisation régionale en faveur de la paix et de la stabilité.
Les chefs d’État de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) se réunissent ce jeudi en sommet virtuel extraordinaire pour examiner la situation sécuritaire dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). À la présidence de cette rencontre, le chef de l’État zimbabwéen, Emmerson Mnangagwa, a souligné l’urgence d’une réponse régionale concertée face à une crise qui menace la stabilité de toute la région.
« L’instabilité en RDC affecte toute la région, et en tant que SADC, nous restons engagés à soutenir la paix, la sécurité et la stabilité », a déclaré Mnangagwa, mettant en avant la nécessité d’une approche unifiée.
Le sommet se tient dans un contexte diplomatique tendu, marqué par les accusations réciproques entre Kinshasa et Kigali, alors que le ministre rwandais des Affaires étrangères, Olivier Jean Patrick Nduhungirehe, a rejeté toute implication territoriale de son pays dans l’est congolais. De son côté, la Belgique a réaffirmé son soutien à la RDC, dénonçant l’« agression » dont Kinshasa se dit victime.
Face à l’évolution rapide de la situation sur le terrain, Mnangagwa a salué la résolution 2773 du Conseil de sécurité de l’ONU, qui s’aligne sur les initiatives régionales. Il a également insisté sur la nécessité d’une révision du mandat de la Mission de la SADC en RDC (SAMIDRC), qui a récemment subi de lourdes pertes.
« La révision du mandat de la SAMIDRC est essentielle pour garantir une solution plus efficace et durable à la crise », a-t-il martelé, alors que les chefs d’État doivent statuer sur cette question à l’issue du sommet.
L’appel du président zimbabwéen s’inscrit dans une dynamique plus large de mobilisation régionale, illustrée par la récente réunion de la Troïka Plus de la SADC le 6 mars et les efforts diplomatiques en cours, notamment à Luanda, où le président congolais Félix Tshisekedi et son homologue angolais João Lourenço tentent d’apaiser les tensions.
« Par l’unité et une action décisive, nous parviendrons à la paix et à la prospérité pour notre région », a conclu Mnangagwa, en exhortant les États membres de la SADC à redoubler d’efforts pour stabiliser la situation en RDC.
Ce sommet intervient après l’annonce par l’Angola de pourparlers directs, prévus le 18 mars, entre le gouvernement congolais et les rebelles du M23 qui occupent plusieurs localités dans l’Est de la RDC. Pendant ce temps, Radio Okapi fait état d’enlèvements suivis de meurtres à Goma.
AC/Sf/APA