Kinshasa et le mouvement rebelle M23 entament ce mardi des négociations directes à Luanda sous médiation angolaise. Ces pourparlers interviennent dans un contexte de fortes tensions régionales, marqué par la détérioration des relations entre la RDC et le Rwanda, ainsi que par la rupture diplomatique entre Kigali et Bruxelles.
La présidence angolaise a annoncé lundi, en début de soirée, que les négociations directes entre la République démocratique du Congo (RDC) et le mouvement rebelle M23 débuteront demain mardi à Luanda, sous sa médiation.
« La délégation de la République démocratique du Congo pour les négociations directes avec le M23 est déjà à Luanda », indique le communiqué officiel. « La délégation du M23, à son tour, arrivera également dans la capitale angolaise aujourd’hui », ajoutent les autorités angolaises.
Selon la même source, « toutes les conditions sont créées pour le début des négociations directes demain, 18 mars, comme prévu. »
Cette annonce intervient le jour même où le Rwanda a pris la décision radicale de rompre avec effet immédiat toutes relations diplomatiques avec la Belgique. Dans un communiqué officiel publié par le ministère rwandais des Affaires étrangères, Kigali accuse Bruxelles de « tentatives prolongées de maintenir ses illusions néocoloniales » et dénonce « le rôle historique destructeur [de la Belgique] dans la création de l’extrémisme ethnique. »
Les autorités rwandaises ont ordonné à tous les diplomates belges de quitter le pays dans un délai de 48 heures, marquant une détérioration sans précédent des relations entre les deux pays. Cette rupture fait suite à la suspension par le Rwanda de son programme d’aide bilatérale avec la Belgique mi-février, en réaction aux déclarations du chef de la diplomatie belge Maxime Prévot.
Les pourparlers de Luanda s’inscrivent dans un contexte régional particulièrement tendu, avec une rhétorique de plus en plus belliqueuse entre la RDC et le Rwanda. Le Vice-Premier ministre congolais Guy Kabombo Muadianvita a récemment évoqué la nécessité d’une « armée forte » pour faire face aux pays voisins, tandis que le président rwandais Paul Kagame a affirmé la détermination de son pays à se défendre contre ceux qui voudraient « l’anéantir ».
AC/Sf/APA