Ainsi que le confirme leur communiqué, les rebelles du M23 ont pris samedi 15 février 2025 le contrôle de l’aéroport de Kavumu, situé à 30 km de Bukavu, dans l’Est de la RDC, accentuant la pression sur la communauté internationale dans un contexte diplomatique tendu à Munich.
Dans un communiqué diffusé ce samedi, les rebelles du M23 ont confirmé avoir pris le contrôle de l’aéroport de Kavumu, situé à environ 30 km de Bukavu, après être entrés sans résistance dans le territoire de Kabare depuis la cité de Kabamba, ajoutant l’invasion du centre commercial de Kavumu.
L’Alliance Fleuve Congo (AFC/M23) a justifié cette action en précisant qu’elle visait à empêcher l’utilisation de l’aéroport par les Forces armées de la RDC (FARDC) et leurs alliés, dont les Forces de défense nationale du Burundi (FDNB), les FDLR et Wazalendo. Le M23 accuse ces forces d’avoir mené des frappes aériennes sur les villes de Kalehe et Ihusi, causant de lourdes pertes parmi les civils.
Cette offensive intervient dans un contexte diplomatique particulièrement tendu à l’occasion de la Conférence de Munich sur la sécurité. Le président congolais Félix Tshisekedi a eu des entretiens avec le vice-Premier ministre belge Maxime Prévot, qui a réitéré le soutien de Bruxelles à Kinshasa et dénoncé l’implication du Rwanda dans la déstabilisation de l’Est du pays. Prévot a appelé à des sanctions contre Kigali, y compris la suspension de la coopération au développement.
En parallèle, le président rwandais Paul Kagame a rencontré le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, pour plaider en faveur d’une solution politique globale prenant en compte les préoccupations sécuritaires de toutes les parties, tout en niant toute implication du Rwanda dans la crise. Kinshasa accuse Kigali d’alimenter l’insurrection, exacerbant ainsi les tensions entre les deux pays.
La prise de l’aéroport de Kavumu par le M23 ajoute une nouvelle pression sur la communauté internationale, appelant à une réponse forte face à l’escalade de la violence et aux violations de la souveraineté congolaise.
AC/Sf/APA