La situation critique dans l’Est de la RDC, confirmée par les responsables onusiens, pousse Kinshasa à réclamer une résolution urgente condamnant l’implication rwandaise dans le conflit.
« Le temps des compromis interminables est révolu », a déclaré avec force la Ministre d’État de la RDC, Thérèse Kayikwamba Wagner, devant le Conseil de sécurité de l’ONU, mercredi 19 février alors que la situation dans l’est du pays continue de se dégrader dramatiquement.
Cette intervention musclée survient dans un contexte particulièrement tendu, après la prise de Goma fin janvier par le M23, suivie de l’occupation de Bukavu et de Kamanyola en février, comme l’a confirmé lors de la même séance Bintou Keita, Représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU en RDC.
« La République démocratique du Congo exige un vote public dans les plus brefs délais sur une résolution qui dénonce clairement l’occupation du Rwanda et qui exige le retrait de ses troupes », a martelé la cheffe de la diplomatie congolaise, alors que l’ONU constate que les rebelles du M23, « soutenus par l’armée rwandaise », contrôlent désormais totalement les routes dans les zones sous leur domination.
Face à cette situation, la ministre congolaise a particulièrement insisté sur « la nécessité d’adopter des sanctions ciblées » et de « mettre un terme à tout soutien, direct ou indirect, en faveur du Rwanda ». Mme Keïta a notamment révélé l’installation d’une administration parallèle à Goma, où le M23 a nommé un gouverneur et un maire.
La situation humanitaire s’aggrave, avec le blocage des opérations de la MONUSCO par le M23, empêchant notamment les évaluations des dégâts et les opérations de déminage à Goma. L’envoyé spécial Huang Xia a appelé à un cessez-le-feu immédiat, saluant les récentes initiatives régionales de la CAE et de la SADC qui ont fermement condamné l’offensive du M23 et ses soutiens.
AC/Sf/APA