L’offensive du M23 dans l’Est de la République démocratique du Congo suscite une mobilisation internationale croissante, entre condamnations du G7, et initiatives régionales, la Conférence épiscopale nationale du Congo et de l’Église du Christ au Congo (CENCO-ECC) propose une voie de sortie de crise.
La situation dans l’Est de la République démocratique du Congo connaît une escalade préoccupante, provoquant une intense activité diplomatique à plusieurs niveaux, a constaté APA. À Kinshasa, le Président Félix Tshisekedi a reçu lundi une délégation de la Conférence épiscopale nationale du Congo et de l’Église du Christ au Congo (CENCO-ECC), conduite par le Cardinal Fridolin Ambongo.
« Les deux églises ont pris l’initiative de concevoir un projet de sortie de crise que nous avons présenté ce jour au Chef de l’État. Il l’a reçu avec beaucoup d’attention », a rapporté Monseigneur Donatien Nshole, porte-parole de la CENCO.
Parallèlement, les ministres des Affaires étrangères du G7 ont publié une déclaration musclée, condamnant « fermement l’offensive du M23 soutenu par le Rwanda » et particulièrement « la capture de Minova, Saké et Goma ». Les puissances occidentales s’inquiètent des intentions du M23 « de poursuivre son expansion vers le Sud-Kivu » et exigent « la fin de tout soutien direct et indirect au M23 ».
Sur le plan régional, le président kényan William Ruto a appelé à une approche collective, annonçant un prochain sommet conjoint de la SADC et de la CAE à Dar es Salaam. « La paix et la sécurité sont des ingrédients essentiels pour le commerce et l’investissement dans notre région », a-t-il déclaré, confirmant la participation de plusieurs chefs d’État dont Felix Tshisekedi (RDC) et Paul Kagame (Rwanda).
Le Rwanda, pour sa part, rejette catégoriquement les accusations portées contre ses forces armées. Dans un communiqué parvenu à APA, Kigali conteste la légitimité de la force SAMIDRC, l’accusant de cibler les communautés locales et dénonçant sa composition qui inclurait, selon le Rwanda, l’armée burundaise, les FDLR et des mercenaires européens.
Pendant ce temps, la situation humanitaire s’aggrave avec « une augmentation dramatique du nombre de civils déplacés à Goma et dans l’est de la RDC », selon le G7, qui déplore les « centaines de milliers de personnes déplacées depuis le début de l’offensive du M23 en janvier ». De son côté, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) rapporte que les violents combats à Goma ont entraîné la mort d’au moins 900 personnes et fait environ 2 880 blessés.
Face à cette crise, le Cardinal Ambongo a tenu à adresser un message d’espoir aux populations du Nord-Kivu : « Vous n’êtes pas seuls, vous êtes toujours au cœur de nos prières, de nos préoccupations dans l’espérance de la foi de nos convictions religieuses. Nous prenons notre responsabilité pour voir comment trouver ensemble une solution ».
Les différentes parties appellent à un retour aux négociations dans le cadre du processus de Luanda, alors que les tensions diplomatiques entre la RDC et le Rwanda restent vives, menaçant la stabilité de toute la région des Grands Lacs.
AC/Sf/APA