Le président de la République centrafricaine a pris la parole jeudi à la tribune des Nations Unies pour décrire les ravages du changement climatique en Afrique et demander une meilleure prise en compte des liens entre le climat, la sécurité et le développement.
A New York, le président Faustin Archange Touadéra a abordé de nombreux sujets, en particulier les effets dramatiques du changement climatique sur le continent africain. « En Afrique subsaharienne, épicentre des crises humanitaires, les catastrophes environnementales ont entraîné cette année plus de 1000 morts et 4 millions de réfugiés climatiques, ainsi que des dégâts matériels inestimables, particulièrement au Tchad voisin où le bilan des victimes s’est alourdi après des jours de fortes pluies qui ont provoqué des inondations généralisées et contraint à des évacuations », a-t-il déploré.
« Les inondations meurtrières, la sécheresse et les gigantesques incendies observés dans le monde entier, présentent des risques qui vont de l’insécurité alimentaire et hydrique, et de la concurrence pour les ressources naturelles à la perte des moyens de subsistance, ainsi qu’aux déplacements des populations », a souligné le président Touadéra, insistant sur les implications de ces risques pour la paix, la sécurité et le développement à travers tous les continents.
Déplorant une situation mondiale très turbulente, marquée par des crises géopolitiques croissantes contribuant à la détérioration économique et à la hausse des prix des carburants qui freinent la croissance en Afrique, le chef de l’État centrafricain a néanmoins confirmé que la situation sécuritaire de son pays est « relativement stable » cette année.
Alors que la République centrafricaine entend renforcer son ancrage démocratique en se préparant à ses premières élections municipales et régionales depuis quarante ans, son président a assuré que des mesures sont prises pour neutraliser les groupes armés résiduels qui, incapables de contrôler une partie du territoire, se livrent à des actes de banditisme et de trafic de ressources naturelles dans le but d’acquérir des équipements militaires.
Le président Touadéra a estimé que la 10ᵉ session du Comité stratégique du DDRR (Désarmement, Démobilisation, Réinsertion et Relèvement) et la commémoration à Bangui du mois de l’amnistie en Afrique par le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine, quelques jours plus tôt, constituent des avancées significatives pour l’Accord politique pour la paix et la réconciliation nationale et la feuille de route conjointe de Luanda.
Cependant, il a reconnu que la République centrafricaine, où est déployée une mission de paix des Nations Unies (MINUSCA), « fait face à de nombreux défis » et a besoin de casernes dans les zones menacées ainsi que de matériel militaire pour ses forces de défense et de sécurité.
Le président centrafricain a également remercié le Conseil de sécurité d’avoir levé, le 30 juillet dernier, l’embargo sur les armes imposé depuis une décennie aux Forces armées centrafricaines et a appelé à une décision similaire concernant l’embargo sur les diamants imposé par le processus de Kimberley, qui touche un pays « à forte potentialité minière ».
ODL/ac/Sf/APA