Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a promulgué une loi réorganisant l’Agence de sécurité de l’État (SSA) en deux entités distinctes, une initiative visant à remédier aux dysfonctionnements des services de renseignement du pays.
Selon Vincent Magwenya, porte-parole de la présidence, le chef de l’État sud-africain a signé vendredi la loi modifiant les textes généraux relatifs au renseignement (General Intelligence Laws Amendment Bill), lançant ainsi une restructuration majeure des services de renseignement nationaux.
La nouvelle loi dissout la SSA et crée deux organismes distincts chargés respectivement du renseignement extérieur et intérieur.
« Les nouvelles structures sont le Service de renseignement extérieur (Foreign Intelligence Service – FIS), chargé de la collecte de renseignements à l’étranger afin d’identifier les opportunités et menaces pour la sécurité nationale, et l’Agence de renseignement intérieur (Domestic Intelligence Agency – DIA), responsable du contre-espionnage ainsi que de la collecte de renseignements nationaux pour détecter toute menace à la sécurité nationale », a expliqué Magwenya.
Le texte prévoit également la réouverture de l’Académie nationale du renseignement sud-africaine et de son institut de formation associé. Il met en œuvre les recommandations du Panel présidentiel de haut niveau sur la SSA en 2018 ainsi que celles de la Commission Zondo sur la capture de l’État.
Ces rapports avaient révélé de graves failles au sein de l’agence, notamment des allégations de corruption, de mauvaise gestion et d’abus de pouvoir sous les précédentes administrations.
En outre, la loi introduit des mesures strictes pour encadrer l’interception massive du trafic internet par les services de renseignement, imposant des autorisations internes et un contrôle judiciaire afin de garantir le respect des droits à la vie privée et des principes constitutionnels.
Afin d’améliorer la transparence, le texte soumet désormais les opérations financières et administratives des entités de renseignement à la surveillance du Comité mixte permanent sur le renseignement du Parlement.
Il accorde également une plus grande autonomie à l’Inspecteur général du renseignement et au Comité national de coordination du renseignement, renforçant ainsi leurs rôles en matière de supervision et de coordination.
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