Une attaque à l’engin explosif improvisé sur l’axe Konna-Douentza a coûté la vie à quatre gendarmes maliens, dont un commandant, et blessé deux autres. Revendiquée par le GSIM, cette attaque souligne la persistance des EEI dans les régions de Mopti et Ségou, malgré les efforts de lutte déployés.
Un véhicule de la gendarmerie malienne a été la cible d’une attaque à l’engin explosif improvisé (EEI) sur l’axe reliant Konna à Douentza, dans la région de Mopti, le vendredi 24 janvier 2025, aux environs de 10 heures du matin. L’explosion a entraîné la mort de quatre gendarmes, dont le commandant de brigade de Konna. Deux autres membres de l’équipage ont été grièvement blessés et évacués vers l’hôpital régional de Mopti pour des soins intensifs.
Selon des sources sécuritaires, le convoi de la gendarmerie effectuait une mission de reconnaissance dans une zone réputée pour l’activité des groupes armés. L’EEI, dissimulé sur la chaussée, a été déclenché au passage du véhicule de tête, causant une explosion dévastatrice. Les renforts dépêchés sur les lieux ont sécurisé la zone et ouvert une enquête pour identifier les auteurs de cette attaque.
Les engins explosifs improvisés constituent une menace importante au Mali, en particulier dans les régions centrales et septentrionales. Ces dispositifs artisanaux, souvent dissimulés sur les routes ou dans des objets du quotidien, visent tant les forces de sécurité que les civils.
Selon le Service de lutte antimines des Nations Unies (UNMAS), entre juillet 2013 et juin 2023, le Mali a enregistré 1 630 incidents liés aux EEI ou aux mines, causant 1 132 morts et 2 556 blessés. En 2022, les civils représentaient 43 % des victimes de ces engins, une augmentation notable par rapport aux 25 % de 2021. Les régions de Mopti et Ségou concentrent 67 % des incidents et des victimes en 2023.
Bien que les données complètes pour l’année 2024 ne soient pas encore disponibles, les rapports intermédiaires indiquent une tendance préoccupante. Par exemple, en septembre 2024, le nombre d’incidents liés aux EEI a diminué de 42 % par rapport au mois précédent, passant de 24 en août à 14 en septembre. Cette baisse est attribuée aux limitations de déplacement causées par les inondations, plutôt qu’à une amélioration de la situation sécuritaire.
Efforts de lutte contre les EEI
Face à cette menace persistante, les autorités maliennes intensifient les efforts de sensibilisation et de formation. Des campagnes d’éducation aux risques sont menées auprès des populations locales, et des formations spécialisées sont dispensées aux forces de sécurité pour la détection et la neutralisation des EEI.
Le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, coalition jihadiste affiliée à AQMI a revendiqué l’opération à travers sa chaîne de propagande « Az-Zallaqa ».
MD/ac/Sf/APA