Les poursuites judiciaires engagées contre l’ex Directeur Général de la Banque Internationale pour l’Afrique au Congo (BIAC) ont été classées sans suite.
Michel Losembe, ancien Directeur Général de la Banque Internationale pour l’Afrique au Congo (BIAC) peut pousser un ouf de soulagement. Après plusieurs années d’enquête, la plainte de la Banque Centrale du Congo (BCC) accusant les dirigeants de la BIAC de mégestion et de violation de la loi régissant les établissements de crédit a été classée sans suite.
Le 12 avril dernier, une notification de Firmin Mvonde Mambu, procureur général auprès de la Cour de Cassation de la RDC, a ainsi été adressée à Valéry Giscard Mubiala Malela du Cabinet DALDEWOLF RDC, conseil de Michel Losembe. Cette décision clôt officiellement cette affaire et « blanchit totalement » Michel Losembe qui a toujours clamé son innocence.
En 2016, la Banque Centrale du Congo (BCC) a déposé une plainte contre les administrateurs et anciens dirigeants de la BIAC pour « violation de la loi n°003/2002 du 2 février 2002 relative à l’activité et au contrôle des établissements de crédit ». Les accusés, parmi lesquels figurait M. Losembe, étaient soupçonnés d’avoir commis des « actes de mégestion ayant provoqué la banqueroute de la BIAC ».
L’affaire a fait grand bruit dans le milieu financier congolais, la BIAC étant l’une des plus importantes banques du pays avec plus de 400 000 comptes à la fin 2015, un total de bilan de 511 milliards de francs congolais (environ 498 millions d’euros) et un total des dépôts de 399,7 milliards de francs congolais.
Selon les dirigeants de la BIAC, le déclencheur de la crise a été la suspension soudaine de la ligne de refinancement de la BCC à leur banque dans le cadre du resserrement de sa politique monétaire pour redonner de la vigueur à la monnaie locale.
Cette mesure a entraîné « une difficulté opérationnelle temporaire » et « une tension de liquidité » à la BIAC. A l’époque, cette dernière bénéficiait d’un refinancement plafonné à hauteur de 40 milliards de francs congolais (37,5 millions d’euros à l’époque) assuré par la BCC jusqu’en février 2016, mais cette assistance a été « brutalement suspendue ».
La banque congolaise, confrontée à une crise de liquidité, n’a donc pas réussi à rembourser les dépôts de ses clients, conduisant à sa mise sous administration provisoire. C’est dans ce contexte que la plainte de la BCC a été déposée, accusant les dirigeants de la BIAC de mégestion et de violation de la loi régissant les établissements de crédit.
La liquidation des actifs de la BIAC reste encore à être prononcée. En février 2023, le gouvernement congolais s’est engagé à prendre toutes les mesures nécessaires pour le remboursement des dépôts.
ARD/ac/APA