La presse ouest-africaine consultée mercredi à APA fait état de l’annonce d’un projet de raffinerie de pétrole, contrastant avec les tensions pré-présidentielles en Côte d’Ivoire, aux enjeux géopolitiques se dessinent au Sahel et en République démocratique du Congo.
Selon Financial Afrik, le ministre ivoirien du Pétrole et de l’Énergie, Mamadou Sangafowa, a annoncé la création d’une nouvelle raffinerie de pétrole en Côte d’Ivoire, lors de discussions à l’ambassade de la Côte d’Ivoire à Washington le 17 mars dernier. Ce projet s’inscrit dans la volonté du pays de renforcer son économie autour de ses ressources naturelles.
Cependant, cette initiative se déroule dans un contexte politique très tendu, avec des élections présidentielles prévues dans moins de sept mois. La contestation est alimentée par l’absence de Laurent Gbagbo sur la liste électorale provisoire. D’après Abidjan.net, le président du PPA-CI, Sébastien Dano Djédjé, a dénoncé cette exclusion et affirmé que son parti ferait tout pour obtenir la réintégration de l’ancien président sur cette liste, soulignant qu’il remportera la présidentielle de 2025. Le PPA-CI a aussi annoncé des actions pour contester cette exclusion dès le 22 mars 2025.
Dans un contexte politique plus large, Fraternité Matin a souligné l’opposition croissante du PPA-CI à la situation électorale actuelle. Le journal a aussi abordé les propos de Tidjane Thiam, candidat à la présidentielle, qui a récemment évoqué Dieu en lien avec sa candidature. Pour l’éditorialiste Adama Koné, cette déclaration est un aveu d’incertitude face aux défis politiques de Thiam.
La Chine, déjà un acteur majeur économique en Afrique, cherche à renforcer son influence militaire au Sahel, notamment au Mali, au Burkina Faso et au Niger, trois pays dirigés par des juntes militaires. Le géant asiatique pourrait ainsi élargir son rôle stratégique dans cette région, au-delà de ses investissements économiques.
En Guinée, le général Mamadi Doumbouya, au pouvoir depuis trois ans, a suspendu 28 partis politiques, dont ceux de l’ex-président Alpha Condé et de l’opposant Sidya Touré, dans un contexte électoral tendu. Le magazine Jeune Afrique se demande si Doumbouya choisit ses opposants, soulignant que ces suspensions interviennent dans un contexte préélectoral.
Au Sénégal, le mouvement citoyen « Y en A Marre » a exprimé son opposition à une proposition législative visant à interpréter la loi d’amnistie votée sous l’ancien régime, rapporte le quotidien L’AS. Cette loi concerne les événements survenus entre 2021 et 2024, en lien avec les manifestations politiques violentes. Le mouvement a dénoncé cette proposition de loi, la qualifiant de dangereuse, et a appelé à l’unité contre ce qu’ils considèrent comme une tentative de manipulation politique. De son côté, Alioune Tine, membre éminent de la société civile, an mis en garde contre les conséquences d’une abrogation totale de cette loi, avertissant qu’elle pourrait entraîner un chaos politique et social.
Sur le conflit à l’est de la République démocratique du Congo, une rencontre, au Qatar, entre les présidents rwandais Paul Kagame et congolais Félix Tshisekedi a permis lundi dernier de parvenir à une annonce de cessez-le-feu. Cette entente, facilitée par la médiation de l’Émir du Qatar, Tamim ben Hamad al-Thani, aurait été influencée par Karim Wade, ex-ministre sénégalais et membre d’un fonds souverain qatari, affirme Le Quotidien, notant que le fils de l’ancien président sénégalais a joué un rôle clé dans le rapprochement des positions des deux dirigeants africains.
ODL/ac/Sf/APA