Le premier tour de l’élection présidentielle au Sénégal a lieu ce dimanche 24 mars 2024.
Au Sénégal, les citoyens ont répondu massivement ce dimanche 24 mars à l’appel des urnes pour élire leur cinquième président de la République. Une grande affluence est notée depuis ce matin dans plusieurs centres de votes visités par APA à Dakar. La même mobilisation est observée à l’intérieur du pays et dans la diaspora. Malgré le Ramadan et le carême chrétien, les Sénégalais se sont levés très tôt et semblent prêts à battre le record du taux de participation qui était de 66,23% en 2019.
« Un sentiment favorable m’anime. Nous avons commencé à l’heure indiquée, à huit heures. C’est tout ce qu’on demande, à savoir que les choses se passent dans le calme et la sérénité. Que le meilleur gagne », indique Ass Diagne, un sexagénaire venu très tôt sacrifier à son devoir citoyen à l’école élémentaire HLM Grand Médine, un centre de vote de la banlieue dakaroise où doit également voter Amadou Ba, le candidat de la coalition présidentielle Benno Bokk Yakaar (unis pour un même espoir) et un des favoris du scrutin.
« Nous sommes habitués à voter. On respecte les élections au Sénégal. Malgré les bruits et la tension, les gens se mobilisent le jour-j pour arriver tôt dans leur lieu de vote et faire leur devoir », souligne Al Amath Ndao, un vieux retraité qui salue l’engouement et l’enthousiasme qu’il lit sur le visage de plusieurs électeurs qu’il croise.
Au Sénégal, plus de 7,3 millions d’électeurs sont inscrits sur le fichier électoral pour cette élection présidentielle assez spéciale. Le président sortant Macky Sall, qui a voté ce matin à Fatick, sa ville natale, en compagnie de son épouse, ne se représente pas après avoir passé douze ans à la tête de l’Etat. Elu en 2012 et réélu en 2019, il a désigné cette fois son ancien Premier ministre Amadou Ba pour être le candidat de la coalition présidentielle et poursuivre l’œuvre du Plan Sénégal émergent (PSE).
Au total, ils sont dix-neuf candidats à concourir pour ce scrutin même s’ils ne partent pas tous à chances égales. Bassirou Diomaye Faye, candidat de substitution du parti Pastef après que son leader Ousmane Sonko a été recalé par le Conseil constitutionnel suite à sa condamnation définitive pour diffamation face au ministre du Tourisme, est sorti il y a moins de deux semaines de prison avec le maire de Ziguinchor (sud) pour battre campagne en l’espace d’une dizaine de jours. Ils ont sillonné, malgré tout, les principales villes du pays pour présenter le «Projet» aux Sénégalais.
Après son vote ce dimanche dans sa commune natale de Ndiaganiao, M. Faye, inspecteurs des impôts et domaines de 43 ans, a salué l’esprit de combativité de ses compatriotes qui ont tout fait pour que l’élection se tienne avant le 2 avril 2024, soit la date limite du dernier mandat de Macky Sall.
Les décisions du parlement et du Dialogue national de renvoyer la présidentielle au 15 décembre 2024 puis au 02 juin 2024 ont été rejetées successivement par le Conseil constitutionnel.
ODL/ac/APA