Un tribunal en Ouganda a condamné un homme de 21 ans pour avoir appelé à la flagellation publique du président Yoweri Museveni dans une vidéo diffusée sur TikTok, rapporte l’AFP en citant le procureur.
Emmanuel Nabugodi, l’auteur de la vidéo sur Tik Tok, avait publié un simulacre de procès de Museveni, ce qui lui vaut d’être poursuivi pour « propagation de discours de haine » envers le chef de l’État. Le ministère public a requis contre lui une peine de sept ans de prison devant le tribunal d’Entebbe, selon le procureur Paul Aheebwa Byamukama.
Emmanuel Nabugodi a plaidé coupable mercredi et a été placé en détention provisoire à la prison de haute sécurité de Kigoo, près de Kampala, en attente de sa sentence, prévue pour le 18 novembre.
M. Nabugodi est la quatrième personne en Ouganda à être poursuivie et détenue provisoirement cette semaine pour des propos considérés insultants envers le président et sa famille.
En juillet, Edward Awebwa, âgé de 24 ans, avait déjà été condamné à six ans de prison pour « diffusion d’informations trompeuses et malveillantes » après des propos injurieux envers Yoweri Museveni et sa famille sur TikTok. Lui aussi avait plaidé coupable.
Depuis 1986, Yoweri Museveni dirige l’Ouganda, un pays d’Afrique de l’Est souvent critiqué par des organisations non gouvernementales pour ses atteintes aux droits humains et aux libertés d’expression.
En 2022, l’écrivain ougandais Kakwenza Rukirabashaija a trouvé refuge en Allemagne, affirmant avoir été torturé pour des propos critiques envers Museveni et son fils Muhoozi Kainerugaba. De même, l’activiste et écrivaine Stella Nyanzi, exilée en Allemagne depuis 2022, avait été emprisonnée en 2019 après la publication d’un poème critiquant le président.
L’Ouganda est classé 128e sur 180 pays dans l’indice de la liberté de la presse de Reporters sans frontières.
APA/Sf/AFP