La Conférence des évêques catholiques du Nigeria (CBCN) a tiré la sonnette d’alarme sur le fait que la situation économique du pays, qui connaît des difficultés, de l’insécurité et du chômage des jeunes, a atteint des niveaux inquiétants malgré les récentes réformes gouvernementales.
Les évêques, qui ont tiré la sonnette d’alarme lors de la première réunion plénière 2025 de la CBCN à Abuja dimanche, ont exprimé leur profonde inquiétude face à la pauvreté croissante, à l’inflation alimentaire, aux enlèvements et à l’état déplorable des établissements pénitentiaires et ont appelé à des actions urgentes et décisives pour faire face à la crise.
Les évêques ont exhorté le gouvernement nigérian à s’attaquer aux causes profondes des difficultés économiques et de l’insécurité, soulignant que des millions de Nigérians souffraient de conditions extrêmes de pauvreté et de peur.
S’exprimant sur l’état de la nation, le président de la CBCN et archevêque d’Owerri, Mgr Lucius Ugorji, a reconnu certaines des réformes économiques et fiscales du gouvernement, telles que la réhabilitation des routes, le programme de prêts étudiants et la réduction du service de la dette.
« Même si nous reconnaissons les efforts du gouvernement pour mettre en œuvre certaines réformes, la réalité demeure que la plupart des Nigérians sont plus en difficulté que jamais auparavant. L’inflation alimentaire a atteint 39,84%, ce qui rend presque impossible pour les familles de se permettre trois repas par jour. Les statistiques sont alarmantes : 129 millions de Nigérians vivent désormais dans une pauvreté multidimensionnelle. Les palliatifs et les programmes d’aide temporaire ne suffisent pas. Nous avons besoin de solutions durables qui s’attaquent aux causes profondes des difficultés économiques », a-t-il déclaré.
Les évêques ont également tiré la sonnette d’alarme face à l’aggravation de l’insécurité, avec des attaques violentes de Boko Haram, de bandits et d’hommes armés inconnus, en augmentation dans tout le pays. Ils ont noté que les enlèvements contre rançon se sont intensifiés, les chefs religieux étant parmi les dernières cibles.
La réunion a été suivie par de hauts responsables religieux, dont l’archevêque Daniel Okoh, président de l’Association chrétienne du Nigéria (CAN) et le révérendissime Ignatius Kaigama, archevêque d’Abuja.
GIK/fss/ac/Sf/APA