L’agence de notation américaine Moody’s a relevé, le 1er mars 2024, la notation de crédit de la Côte d’Ivoire, de Ba3 correspondant à la perspective positive à Ba2 avec perspective stable.
Avec cette tendance, la Côte d’Ivoire se positionne comme deuxième meilleur crédit d’Afrique Subsaharienne, derrière le Botswana et aux côtés de l’Afrique du Sud. Le pays rejoint la même catégorie de notation que le Brésil et le Vietnam.
Des facteurs clés ont concouru à cette appréciation de Moody’s, en particulier la résilience de l’économie ivoirienne qui affiche une croissance soutenue avec un taux de 6,8% en 2023 contre 6,7% l’année précédente.
« Ce relèvement reflète la résilience économique de la Côte d’Ivoire, soutenue par une diversification économique croissante, des niveaux de revenus en hausse et des perspectives économiques robustes », mentionne l’agence.
L’activité économique ivoirienne reste robuste, bien qu’elle ait été confrontée à des défis découlant de la crise russo-ukrainienne, au resserrement monétaire mondial, et à l’instabilité politique croissante au sein de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).
La croissance a été largement tirée par des investissements publics soutenus et une forte consommation intérieure. La poursuite des investissements, notamment dans le secteur industriel, offre de grosses perspectives économiques au pays.
Les mesures sociales et l’appui à certains secteurs d’activités ont permis de faire fléchir l’inflation à 4,8 en 2023 après avoir atteint 5,2% en 2022, marquant son niveau le plus élevé en une décennie, sous l’effet de la hausse des prix des denrées alimentaires, des transports et de l’énergie.
La Côte d’Ivoire a levé, en janvier, un montant de 2.6 milliards de dollars renforçant son positionnement sur le marché de la finance durable, à travers deux obligations (09 ans et 13 ans). Les souscriptions avaient atteint un montant record de plus de 8 milliards de dollars.
La poursuite des investissements dans divers domaines, ainsi que l’exploitation des découvertes récentes de pétrole, associée à des politiques macroéconomiques prudentes, devraient renforcer la confiance des investisseurs et accroître la productivité.
La découverte, par le Groupe énergétique italien ENI, du champ Baleine, la plus grande découverte d’hydrocarbures jamais réalisée par une compagnie pétrolière en Côte d’Ivoire, renforce les espoirs du pays en matière d’autonomie énergétique.
ENI a démarré le 27 août 2023 la production de pétrole et de gaz naturel du champ Baleine situé en eaux profondes, dans le Sud-Est ivoirien. Les ressources du champ Baleine sont estimées à 2,5 milliards de barils de pétrole brut et à 3.300 milliards de pieds cubes de gaz naturel.
Avec une capacité de production évaluée, en 2027, à 150.000 barils par jour, l’exploitation du gisement Baleine devrait permettre de porter la production nationale de pétrole à environ 200.000 barils par jour, contre seulement 30.000 barils par jour, aujourd’hui.
Ce gisement devrait générer en 2026 près de 200 millions de pieds cubes de gaz, pour porter la capacité nationale de production de gaz naturel à près de 430 millions de pieds cubes, contribuant ainsi à une meilleure maîtrise des intrants nécessaires à la production d’électricité.
Ces données renforcent la signature de la Côte d’Ivoire en matière de crédit. Les projets visant à développer les chaînes de valeur ont, également, le potentiel d’améliorer la productivité agricole et de stimuler la transformation de l’économie, ce qui soutiendra les perspectives de croissance à long terme
AP/APA