Malgré un contexte économique mondial incertain et une hausse des dépenses publiques atteignant 48,7 milliards d’euros, le Maroc a réussi à contenir son déficit budgétaire.
Le gouvernement marocain a dressé le bilan budgétaire de l’année 2023, faisant état d’un déficit maîtrisé à 1,27 milliard d’euros (13,94 milliards de dirhams), malgré des dépenses en nette progression. Cette annonce a été faite par Mustapha Baitas, ministre délégué auprès du chef du gouvernement chargé des Relations avec le Parlement et porte-parole du gouvernement, lors de l’adoption du projet de loi de règlement du budget 2023 au conseil hebdomadaire du gouvernement.
Dans un contexte international marqué par des turbulences économiques, le Maroc a su faire preuve de résilience, enregistrant une croissance de 3,4 %. Cette dynamique a été portée par la reprise des secteurs non agricoles et une légère embellie du secteur agricole. Grâce à une gestion rigoureuse des finances publiques, le déficit budgétaire a été contenu à 4,4 % du PIB, un chiffre inférieur aux 4,5 % initialement prévus et en nette amélioration par rapport aux 5,4 % enregistrés en 2022.
Les recettes ordinaires de l’État se sont établies à 30,9 milliards d’euros (338 milliards de dirhams), soit 114 % des prévisions initiales. Cette performance est notamment due à une progression des recettes fiscales, qui ont augmenté de 1,22 milliard d’euros (13,4 milliards de dirhams, +5,13 %). Les recettes non fiscales ont également connu une hausse spectaculaire, atteignant 5,79 milliards d’euros (63,3 milliards de dirhams), soit un taux de réalisation exceptionnel de 212,4 %.
Les dépenses publiques ont atteint 48,7 milliards d’euros (532,9 milliards de dirhams), tandis que les recettes budgétaires se sont élevées à 44,4 milliards d’euros (485,2 milliards de dirhams), représentant une exécution budgétaire de 114,5 %. Cette augmentation des dépenses résulte principalement des engagements liés au dialogue social, à la revalorisation des salaires et à la prise en charge par l’État de la hausse des prix de plusieurs produits de première nécessité.
Par ailleurs, les comptes spéciaux du Trésor ont généré un excédent de 2,73 milliards d’euros (29,91 milliards de dirhams), tandis que les établissements publics autonomes ont affiché un surplus de 352 millions d’euros (3,86 milliards de dirhams).
Ces résultats traduisent une gestion budgétaire prudente et un effort soutenu pour contenir les déséquilibres tout en maintenant les engagements sociaux et économiques du pays. Toutefois, le défi reste de consolider cette dynamique en 2024, dans un environnement mondial incertain et face aux impératifs de transformation structurelle de l’économie marocaine.
MK/ac/Sf/APA