L’UE a souvent souligné l’importance du Maroc en tant qu’allié fort, mais peu a été fait pour répondre au dernier verdict hostile de la Cour européenne de justice concernant l’accord de partenariat UE-Maroc qui reste à clarifier.
Le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a exhorté l’Union européenne (UE) à adopter des mesures concrètes pour préserver les accords stratégiques qui lient le Royaume au bloc européen. S’exprimant lors d’une conférence de presse tenue à Rabat avec le commissaire européen à la politique de voisinage, Oliver Varhelyi, Bourita a insisté sur la nécessité d’aller au-delà des déclarations pour répondre aux défis auxquels ce partenariat est confronté.
La rencontre, qui marque la dernière visite officielle de Varhelyi dans ses fonctions actuelles, intervient dans un contexte de pressions croissantes sur les accords de partenariat entre l’UE et le Maroc, notamment dans les secteurs de l’agriculture et de la pêche.
Dans son allocution, Nasser Bourita a réitéré que le Maroc attend de l’Union européenne des « actes concrets et des propositions substantielles » face aux manœuvres visant à déstabiliser ce partenariat, faisant notamment allusion aux récentes décisions de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE). Ces jugements controversés ont mis en cause la légitimité des accords agricoles et de pêche impliquant le Sahara marocain, en invoquant le prétendu « droit à l’autodétermination » des populations sahariennes.
Pour Rabat, ces décisions, qualifiées de biaisées et juridiquement infondées, reflètent une méconnaissance des réalités du terrain et une politisation du droit européen. « Le Maroc ne peut accepter que son partenariat avec l’Union européenne soit pris en otage par des provocations juridiques ou des agendas politiques soutenus par certains États tiers », a affirmé Bourita.
De son côté, Oliver Varhelyi a tenu à souligner le rôle central du Maroc dans la stratégie de voisinage de l’UE. « Le Maroc est reconnu en Europe comme un pilier de stabilité et de prospérité dans la région. Au cours des cinq dernières années, il est devenu un partenaire de plus en plus fiable et essentiel, notamment en matière de sécurité », a-t-il déclaré. Le commissaire a également insisté sur l’importance de renforcer ce partenariat face aux défis communs, rappelant que la coopération bilatérale entre l’UE et le Maroc est « non seulement positive mais indispensable ».
Ces propos font écho aux récentes déclarations de soutien émanant de plusieurs États membres de l’Union européenne. En octobre, le ministre espagnol de l’Agriculture, Luis Planas, avait notamment affirmé que les relations stratégiques entre le Maroc et l’Europe ne sauraient être ébranlées par une décision judiciaire isolée. « Si quelqu’un pense qu’un arrêt de la CJUE mettra en péril la stabilité des relations entre le Maroc et l’Espagne ou entre le Maroc et l’Union européenne, il se trompe lourdement », avait-il déclaré.
MK/Sf/ac/APA