Avec l’arrivée de Keir Starmer au poste de premier ministre, une nouvelle ère s’ouvre pour la politique étrangère du Royaume-Uni. Cette transition suscite des interrogations sur les relations entre la Grande-Bretagne et le Maroc.
Le Parti travailliste a remporté une victoire éclatante aux récentes élections parlementaires britanniques, mettant ainsi fin à quatorze années de gouvernance conservatrice. Le nouveau premier ministre, Keir Starmer, ancien avocat spécialisé dans les droits de l’homme, a conduit son parti vers une position centriste de gauche. Chargé par le roi Charles III de former un gouvernement, Starmer incarne un changement significatif sur la scène politique britannique.
Cette transition à la tête du gouvernement britannique soulève des interrogations quant à l’avenir des relations historiques et stratégiques entre la Grande-Bretagne et le Maroc, deux nations coopérant étroitement dans divers domaines. Les experts en relations internationales prévoient une continuité plutôt qu’une rupture dans la dynamique des relations maroco-britanniques, anticipant un approfondissement de la coopération existante.
Il existe un consensus au sein des deux principaux partis britanniques sur l’importance du Maroc en tant que partenaire fiable et crédible, tant sur le plan régional qu’international. Par ailleurs, une pression croissante émanant des députés britanniques, conservateurs et travaillistes, incite le gouvernement britannique à soutenir la position marocaine sur la question du Sahara, alignant ainsi leur position avec celle des États-Unis et d’autres alliés européens.
Le Brexit a par ailleurs renforcé les liens économiques et commerciaux entre la Grande-Bretagne et le Maroc, alors que Londres recherche activement de nouveaux partenaires commerciaux en dehors de l’Union européenne. Plusieurs projets majeurs ont déjà été lancés, notamment la mise en place d’une liaison maritime et d’un câble électrique reliant le Maroc et la Grande-Bretagne, permettant d’alimenter sept millions de foyers britanniques grâce à l’énergie solaire produite dans le Sahara marocain.
Les experts soulignent également les similitudes entre les systèmes politiques des deux pays, tous deux des monarchies parlementaires constitutionnelles, facilitant ainsi le dialogue et la coopération politique et institutionnelle. Ils espèrent que le nouveau gouvernement travailliste saura saisir les opportunités pour élever les relations maroco-britanniques à un niveau supérieur, incluant une prise de position historique sur la question du Sahara marocain, qui devrait figurer parmi les priorités du nouveau locataire du 10 Downing Street.
MN/ac/Sf/APA