Au Mali, de nouvelles taxes sur les télécommunications, les transferts d’argent et l’alcool sont destinées au financement des projets phares de l’État.
Le Premier ministre du Mali, le général Abdoulaye Maïga a animé, lundi 10 février 2025, un point de presse, en compagnie du ministre de l’Économie et des Finances, Alousséni Sanou. Cette rencontre avait pour objectif de détailler les trois textes adoptés lors du Conseil des ministres du mercredi 5 février 2025, portant sur des réformes fiscales significatives.
Le gouvernement a décidé d’augmenter la Taxe sur l’accès au réseau des télécommunications ouvert au public (TARTOP) de 5 % à 7 %. Cette taxe, initialement instaurée en décembre 2012, est prélevée sur le chiffre d’affaires des entreprises de télécommunications opérant au Mali. Selon les estimations, cette augmentation devrait générer une plus-value de 20,6 millions de dollars américains pour le budget national.
Le gouvernement a introduit une contribution spéciale de solidarité, consistant en un prélèvement spécifique sur la consommation des services de communications téléphoniques et les opérations de retrait d’argent via le mobile money. Concrètement, pour chaque recharge de 1 000 francs CFA, le consommateur recevra 900 francs CFA de crédit, soit une retenue de 10 %.
Concernant les transactions de mobile money, le client paiera des frais de retrait de 200 francs CFA pour un montant de 10 000 francs CFA, contre 100 francs CFA précédemment, ce qui correspond à une augmentation de 1 % pour l’opérateur et de 1 % pour l’État.
Le troisième texte adopté concerne l’instauration d’une taxe spéciale sur la consommation de certains biens et services, notamment les boissons alcoolisées. Les détails précis de cette taxe, tels que le taux appliqué ou les modalités de prélèvement, n’ont pas encore été communiqués par le gouvernement.
Ces mesures s’inscrivent dans le cadre du Programme de transition fiscale de l’Union économique et monétaire Ouest-Africaine (UEMOA), visant à transférer progressivement la pression fiscale des droits de porte vers la fiscalité intérieure. Les recettes générées par ces nouvelles taxes seront affectées au financement de projets d’infrastructures de base et de développement social, contribuant ainsi à la transformation économique et à l’amélioration des conditions de vie des populations maliennes.
L’Association des consommateurs du Mali (ASCOMA) a pris acte de ces décisions et appelle à une gestion efficace des fonds prélevés sur les frais de communication et de retrait d’argent, afin d’assurer une utilisation optimale au bénéfice de la population.
MD/ac/Sf/APA