La campagne agricole 2024-2025 au Mali s’annonce particulièrement difficile, confrontée à des menaces phytosanitaires de grande ampleur.
C’est dans un contexte alarmant de menaces phytosanitaires sur la campagne que le ministre de l’Agriculture a présenté un bilan détaillé devant le Conseil des ministres ce mercredi 13 novembre 2024. L’information officielle, rendue publique via un communiqué sanctionnant les travaux de cette session, dresse un tableau préoccupant de la situation qui pèse sur plusieurs régions agricoles du pays.
Les zones les plus touchées incluent Kayes à l’ouest, Ségou au centre, Tombouctou au nord, ainsi que des localités comme Kita, Nara et Nioro au sud-ouest. Dans ces régions, des criquets arboricoles ont ravagé arbres fruitiers et cultures maraîchères, menaçant directement le rendement de productions vitales pour l’économie et la sécurité alimentaire du Mali. La situation est d’autant plus sérieuse que ces zones sont des centres névralgiques pour la production de fruits et de légumes.
En plus de cette menace, une invasion de la chenille légionnaire d’automne a été constatée. Ces ravageurs s’attaquent à des cultures essentielles telles que le maïs, le mil et le sorgho, couvrant une large portion du territoire : de Kayes, Koulikoro et Sikasso dans l’ouest et le sud, jusqu’à Mopti, Gao et Koutiala au nord. Cette vaste infestation met en péril l’ensemble de la chaîne de production agricole, illustrant l’ampleur de la menace sur la sécurité alimentaire du pays.
Pierre angulaire de l’économie nationale, le secteur du coton, a également été confronté aux attaques des jassides, insectes particulièrement nocifs pour le cotonnier. Néanmoins, le ministre a souligné que grâce à l’intervention rapide de la Compagnie malienne pour le développement des textiles (CMDT), épaulée par des services techniques spécialisés, les dégâts ont pu être efficacement contenus.
Face à ces défis, le gouvernement malien a lancé un plan de riposte visant à limiter les impacts de ces fléaux. Ce plan inclut des mesures de surveillance renforcée des cultures, la formation de brigades villageoises phytosanitaires et des actions d’appui-conseil pour les agriculteurs. L’objectif est de contenir la propagation des nuisibles et de protéger les cultures encore intactes.
Ce dispositif de lutte vise à réduire les pertes agricoles dans ces zones stratégiques et à soutenir les agriculteurs en première ligne. Des initiatives destinées à garantir la sécurité alimentaire du pays mise à rude épreuve.
MD/Sf/ac/APA