Accusés de détournement de 17 milliards de francs CFA, Mamoutou Touré et Issaka Sidibé ont été remis en liberté provisoire mardi à Bamako, après plus de huit mois de détention. L’ex-président de l’Assemblée nationale et l’actuel patron du football malien restent toutefois inculpés et devront répondre de graves accusations lors d’un procès très attendu.
Mardi 22 avril 2025, Mamoutou Touré, président de la Fédération malienne de football (FEMAFOOT), et Issaka Sidibé, ancien président de l’Assemblée nationale, ont été remis en liberté provisoire sur décision du juge d’instruction du Pôle économique et financier de Bamako, a appris APA.
Incarcérés depuis le 9 août 2023, les deux hommes sont poursuivis pour des faits présumés de détournement de fonds publics, faux et usage de faux, ainsi que complicité. Les accusations concernent leur gestion à l’époque où Sidibé présidait l’Assemblée nationale et Touré y occupait les fonctions de directeur administratif et financier.
L’affaire porte sur un montant estimé à 17 milliards de francs CFA, soit près de 26 millions d’euros, qui aurait été détourné à travers des pratiques jugées irrégulières entre 2013 et 2019. Plusieurs anciens cadres de l’institution législative sont également visés par la procédure.
Selon les informations disponibles, la mise en liberté des deux hommes est assortie de conditions strictes. Ils restent inculpés et devront répondre des accusations devant la justice lors d’un procès à venir. Aucun acquittement n’a été prononcé à ce stade.
Malgré sa détention, Mamoutou Touré avait été réélu président de la FEMAFOOT en août 2023. Cette réélection avait alimenté les débats sur la gouvernance du football au Mali, dans un contexte marqué par une volonté affichée des autorités de transition de renforcer la lutte contre la corruption.
Le procès à venir s’annonce important pour l’image de la justice malienne et la crédibilité des institutions dans la gestion des deniers publics.
MD/ac/Sf/APA
