Cet appel intervient au moment où la reprise des hostilités entre ces protagonistes est signalée à divers endroits du pays.
Cela fait près d’une près d’une année que le dialogue est complètement rompu entre les parties maliennes signataires de l’Accord de paix de 2015. Huit ans après la signature de ce document, c’est la première fois que les parties mettent autant de temps sans discuter de sa mise en œuvre. Elles ont plusieurs fois frôlé une reprise des hostilités en violation du cessez-le-feu signé en mai 2014 au lendemain de la visite mouvementée de l’ancien Premier ministre Moussa Mara à Kidal, considérée comme le fief des ex-rebelles de la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA).
La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) qui était la garante du respect du cessez-le-feu ne s’occupe plus de cette tâche, orientant entièrement ses activités sur son retrait amorcé depuis le 1er juillet dernier et devant prendre fin au plus tard avant la fin de cette année. Ainsi, à la faveur des bases que la Minusma rétrocède aux autorités maliennes, celles-ci en profitent pour redéployer ses militaires dans des zones autrefois sous le contrôle total des groupes armés signataires de l’Accord. Cette situation est notamment à la base de la reprise des hostilités entre les parties signataires de l’Accord. C’était d’ailleurs le cas récemment lorsque la Minusma s’est retirée de sa base de Ber, localité située à une soixantaine de kilomètres au nord-est de Tombouctou et qui était sous le contrôle des ex-rebelles depuis une décennie.
En plus d’avoir chassé les ex-rebelles de cette localité, l’armée malienne a aussi installé le drapeau national dans plusieurs endroits stratégiques de la ville comme les locaux de la sous-préfecture qui servaient de bureau au commandement des ex-rebelles dans la zone. Alors que pour ces derniers, les dispositions du cessez-le-feu de 2014 prévoyaient un gel des positions des différents protagonistes.
C’est dans ce contexte de reprise quasi-certaine des hostilités que les autorités ont fait ce communiqué pour jouer la carte de l’apaisement. Dans ce document, le ministre en charge de l’Accord en l’occurrence le Colonel-Major Ismaël Wagué a invité « les frères des mouvements signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali à revenir à la table des négociations dans le processus de paix en vue de surmonter les défis actuels par la voie du dialogue ». Il a clôturé en rappelant l’attachement du gouvernement « à l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali ainsi qu’à l’Accord de cessez-le-feu du 23 mai 2014 ». Reste à savoir si cette invitation sera réellement entendue tellement les nerfs sont à fleur de peau.
D’ailleurs, au même moment que ce communiqué était rendu public, des frappes aériennes de l’armée malienne ont été signalées à Anefis, localité située à plus d’une centaine de kilomètres au sud de Kidal. Pour le moment, on ignore si la cible de ces frappes étaient des ex-rebelles même s’ils occupaient cette position depuis une décennie.
MD/ac/APA