Le Mali fait face à une crise majeure de sécurité routière. En 2023, le réseau routier national a enregistré 7 685 accidents, causant 8 627 victimes, dont 689 décès et 7 938 blessés. D’où l’offensive nationale lancée par le gouvernement.
Le Mali a enregistré Jusqu’à 7 685 accidents en 2023. Ces chiffres alarmants traduisent une hausse préoccupante des drames sur les routes du pays, avec des jeunes âgés de 16 à 40 ans représentant 76 % des accidents et 83 % des décès.
Il ressort également que les deux-roues motorisées sont les véhicules les plus impliqués (30 % des tués), suivis par les transports en commun (16 %).
Face à ce fléau, le gouvernement malien a convoqué jeudi, sous la présidence du Premier ministre, la première réunion du Comité interministériel de sécurité routière. L’objectif : réduire de 50 % le taux de mortalité routière d’ici 2030, en passant de 25 à 12 morts pour 100 000 habitants.
Les conséquences des accidents de la route au Mali sont multiples. Sur le plan humain, chaque accident laisse des familles endeuillées et fragilise la société. Sur le plan économique, le coût est tout aussi considérable. Selon les experts, les pertes liées aux accidents de la circulation peuvent représenter jusqu’à 3 % du PIB d’un pays, en raison des soins médicaux, de la perte de productivité et des réparations des infrastructures. Ces chiffres soulignent l’urgence de mesures concrètes pour renverser cette tendance.
Le Comité interministériel, placé sous la tutelle du ministre des Transports et des Infrastructures, a adopté une série de mesures ambitieuses pour enrayer la crise. Parmi celles-ci figure notamment le renforcement des contrôles routiers à travers une augmentation des effectifs sur les axes accidentogènes. A cette mssure s’ajoute aussi l’amélioration des infrastructures en mettant en place de zones de sécurité pour les piétons et les cyclistes. De plus, il a été procédé au lancement de campagnes de sensibilisation ciblant en particulier les jeunes et les conducteurs de deux-roues. Toujours pour mieux faire face aux accidents, le gouvernement a durci les sanctions pour les infractions graves et promotion des équipements de protection.
Toutefois, ce plan a également a dévoilé les insuffisances institutionnelles, notamment l’absence d’une structure de coordination efficace. La création de ce comité de haut niveau est donc un premier pas vers une meilleure articulation des actions gouvernementales.
Un objectif ambitieux mais atteignable
L’objectif de réduire de moitié le taux de mortalité routière d’ici 2030 est inspiré des recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Des pays comme la Suède, avec sa stratégie « Vision Zéro », montrent que de telles réductions sont possibles. Le Mali s’inspire de ces modèles tout en adaptant les solutions à ses réalités nationales, marquées par des infrastructures limitées et un fort taux d’accidents liés aux comportements à risque.
Le Premier ministre sonne l’alarme
Présidant cette première réunion, le Premier ministre a qualifié la situation de « crise nationale ». Il a insisté sur la nécessité d’une mobilisation collective pour sauver des vies. « Chaque vie sauvée est une victoire pour notre pays », a-t-il affirmé, appelant les départements ministériels à accélérer la mise en œuvre des mesures adoptées. Il a également annoncé un suivi rigoureux pour évaluer les progrès.
MD/Sf/te/APA