Le Front de Libération de l’Azawad (FLA) affirme avoir détruit un drone Akinci des forces maliennes dans le nord du Mali, images à l’appui, sans confirmation indépendante.
Dans un message publié dans la nuit du lundi 31 mars au mardi 1er avril 2025, sur des canaux proches des groupes armés actifs dans le nord du Mali, le Front de Libération de l’Azawad (FLA) a revendiqué la destruction d’un drone de combat Akinci, un appareil de dernière génération acquis récemment par les autorités maliennes.
La revendication s’accompagne de plusieurs images montrant des débris d’un aéronef non identifiable, étalés sur un sol rocailleux, surplombés d’un drapeau du FLA. Ces éléments ont été diffusés sur les réseaux sociaux, notamment via des comptes affiliés aux mouvements armés touaregs. À ce stade, aucune confirmation indépendante n’a été fournie quant à l’authenticité des images ou à la nature exacte de l’engin détruit.
Le Mali avait annoncé, en décembre 2024, l’acquisition de drones Akinci auprès de la Turquie, dans le cadre d’un renforcement significatif de ses capacités aériennes. Les drones Akinci, fabriqués par Baykar, sont considérés comme des appareils de haute performance, dotés d’une capacité de frappe longue portée et d’une autonomie de plus de 24 heures. Cette commande s’inscrivait dans une série de livraisons d’équipements militaires visant à appuyer les Forces armées maliennes (FAMa) dans leur lutte contre les groupes armés présents dans les régions du nord et du centre du pays.
Le ministre de la Défense, le général Sadio Camara, avait alors déclaré que ces drones permettraient une « couverture permanente du territoire national » et « la neutralisation des menaces dans leurs sanctuaires ».
Le FLA revendique une série de frappes
Dans leur communication, les combattants du FLA qualifient Tinzawatène de « cimetière du fameux drone Akinci » et affirment avoir déjà « abattu presque tous les avions de combat Albatros et Sukhoï 25 » utilisés par l’armée malienne. Ce n’est pas la première fois que de telles revendications sont émises. En septembre 2023, un Su-25 s’était écrasé dans la région de Gao. Si l’état-major malien avait évoqué des causes techniques, des groupes armés locaux avaient alors également revendiqué l’attaque.
En mai 2024, un avion d’entraînement L-39C Albatros s’était écrasé dans la région de Ménaka, et là encore, des groupes armés avaient revendiqué l’action (source : Military Africa, 21 mai 2024).
Silence officiel côté malien
À l’heure où nous écrivons ces lignes, les autorités maliennes n’ont pas communiqué sur cet incident présumé. Il est donc impossible de confirmer la perte d’un drone ou d’en identifier le modèle avec certitude. Toutefois, cette nouvelle revendication dévoile une évolution notable du conflit. Les groupes armés semblent s’adapter aux nouvelles capacités technologiques de l’État malien en ciblant désormais ses appareils sans pilote.
Les analystes militaires estiment que la vulnérabilité des drones à certains systèmes portatifs ou à des embuscades bien préparées n’est pas à exclure, même pour des modèles sophistiqués comme l’Akinci.
MD/ac/APA