Les autorités maliennes poursuivent les réformes électorales tandis que la date des scrutins reste à préciser. Un budget de 80 milliards de FCFA est prévu pour 2025.
Les déclarations du ministre délégué aux Réformes politiques et au soutien au processus électoral, Mamani Nassiré, le 30 janvier 2025, ont relancé les discussions sur l’avancement des préparatifs en vue des élections prévues cette année. Bien que le budget 2025 prévoie des crédits dédiés à l’organisation des scrutins, l’extension de la révision des listes électorales jusqu’en février 2025 et l’absence d’annonce officielle concernant un calendrier précis continuent de susciter des débats.
Lors de son allocution du Nouvel An, le président de la Transition, le général Assimi Goïta, n’a pas évoqué de date pour les élections, bien que celles-ci soient présentées comme un objectif central de la période de transition. Cette omission contraste avec la lettre de cadrage du Premier ministre Abdoulaye Maïga, publiée en novembre 2024, qui mentionnait l’organisation de scrutins. Les divergences entre les déclarations gouvernementales, les positions du ministère chargé des Réformes politiques et le silence du chef de l’État alimentent des interrogations quant à un éventuel prolongement de la transition, sujet désormais au cœur des échanges politiques.
Adoptée en juin 2022 sous l’impulsion de l’ancienne ministre déléguée Fatoumata Dicko, la loi électorale n’a toujours pas été intégralement appliquée, en raison de désaccords persistants sur le fichier électoral et la répartition des sièges. Ces blocages soulèvent des questions sur l’état de préparation, malgré l’inscription des élections au budget national.
L’extension du délai de révision des listes électorales, initialement prévue pour décembre 2024, a été justifiée par des ajustements liés à la réorganisation territoriale, notamment le re-découpage de certaines zones de vote. Si cette mesure vise à actualiser le fichier électoral, elle contribue à entretenir une incertitude sur le respect des échéances. Mamani Nassiré a rappelé que la finalisation du fichier et de la loi électorale restait une condition préalable à l’organisation de scrutins crédibles.
Le budget 2025 alloue près de 80 milliards de FCFA aux préparatifs électoraux, marquant une volonté apparente d’avancer vers des élections. Toutefois, ce montant contraste avec les retards pris dans la mise en œuvre des réformes, renforçant les doutes sur la tenue effective des scrutins en 2025. Certains observateurs évoquent également le retrait de la Cédéao comme un facteur pouvant affaiblir les pressions externes pour un retour à l’ordre constitutionnel.
À ce stade, le processus électoral malien reste marqué par des incertitudes techniques et politiques. Si les fonds budgétisés et les déclarations d’intention signalent une orientation vers des élections, les reports successifs et l’absence de feuille de route claire laissent planer des interrogations sur les perspectives de sortie de la transition.
MD/ac/Sf/APA