Retirés in extremis de la loi de finances 2024, les frais liés à l’organisation des élections générales refont leur apparition dans le projet de loi de finances (LF) pour l’exercice 2025, actuellement en discussion au sein du Conseil national de transition (CNT).
Le budget consacré aux élections connaît une hausse significative, de 10 milliards de FCFA par rapport à celui de 2023, portant le total des prévisions pour les dépenses électorales à plus de 80 milliards de FCFA.
Depuis le 7 octobre 2024, le Conseil national de transition (CNT), l’organe législatif provisoire du Mali, a ouvert sa session budgétaire, avec pour principal objectif l’examen et l’adoption du projet de loi de finances pour 2025. Cette session, souvent qualifiée de stratégique, marque une étape importante pour le gouvernement de transition qui doit assurer une gestion rigoureuse des ressources publiques tout en préparant le terrain pour les élections à venir.
Le projet de loi de finances pour 2025, soumis par le gouvernement malien, affiche une enveloppe budgétaire globale de 2648 milliards 900 millions de FCFA, contre 2 387 milliards 872 millions de FCFA dans la loi de finances rectifiée de 2024. Dans cette proposition, un budget de 80 milliards de FCFA est alloué aux dépenses électorales.
Cette hausse de 10 milliards de FCFA par rapport au budget électoral de 2023 s’inscrit dans une dynamique de préparation minutieuse des élections générales, qui devront marquer le retour du Mali à un régime démocratique. Les autorités de transition semblent déterminées à mettre en place les conditions nécessaires pour un scrutin crédible et inclusif, malgré les défis sécuritaires et économiques auxquels le pays est confronté.
L’inclusion des frais électoraux dans le budget 2025 survient après leur retrait controversé de la loi de finances de 2024. Ce retrait avait suscité de vives réactions de la part de plusieurs acteurs politiques et de la société civile, qui y voyaient une tentative de retarder la transition vers un régime civil. Le retour de ce poste budgétaire sur la table du CNT pourrait être perçu comme un signe fort de l’engagement des autorités actuelles à renouer avec la démocratie.
Au-delà de l’aspect financier, la tenue des élections de 2025 revêt une importance stratégique pour l’avenir politique du Mali. Alors que la loi électorale est elle-même en cours de révision lors de cette session budgétaire, les discussions autour des modalités du scrutin pourraient bien définir les contours de la prochaine présidentielle, prévue pour 2025.
Les débats au sein du CNT ne se limitent pas au seul volet financier. La session budgétaire ouverte le 7 octobre 2024 met également sur la table la révision de la loi électorale. Cette révision pourrait avoir un impact déterminant sur la configuration du processus électoral et sur la liste des candidats potentiels pour la présidentielle à venir.
Selon plusieurs analystes politiques, cette révision de la loi électorale pourrait redessiner le paysage politique malien et offrir de nouvelles opportunités pour les acteurs de la transition, tout en ouvrant la voie à une compétition électorale plus équitable. Certains observateurs n’excluent pas la possibilité que des figures émergentes ou des personnalités de la transition puissent se positionner en vue de la présidentielle de 2025.
MD/Sf/ac/APA