Ce mouvement de grève a rapidement pris une ampleur nationale avec le soutien de nombreux syndicats professionnels et de la plus grande centrale du pays.
La libération de Hamadoun Bah, secrétaire général du SYNABEF (Syndicat des banques, assurances, établissements financiers, microfinance, entreprises pétrolières et commerce), par le procureur général du pôle économique et financier ce lundi 10 juin 2024, a mis fin à une crise nationale au Mali.
Hamadoun Bah avait été inculpé de « faux et usage de faux » et placé en détention en fin de semaine dernière, ce qui avait déclenché une grève massive des membres du SYNABEF.
Cette grève avait entraîné la fermeture des banques, de plusieurs établissements financiers et de nombreuses stations-services, plongeant le Mali dans une paralysie totale alors que le pays faisait déjà face à une crise économique et financière persistante.
Ce mouvement de grève a rapidement pris une ampleur nationale avec le soutien de nombreux syndicats professionnels et de la plus grande centrale du pays, l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM), dont Bah est récemment devenu le secrétaire général adjoint.
La détention prolongée de Hamadoun Bah avait transformé le mouvement de grève en une grève illimitée, aggravée par l’arrestation de plusieurs autres syndicalistes réclamant sa libération. Malgré le retrait de la plainte par le principal plaignant, Pape Sadio Traoré, dès le 5 juin, le processus de libération avait tardé, suscitant des spéculations sur des tensions avec les magistrats. Les deux syndicats de magistrats au Mali avaient exprimé « leur indéfectible solidarité à leurs collègues du Pôle national économique et financier ».
La médiation décisive de Yacouba Katilé, Secrétaire général de l’UNTM, auprès des plus hautes autorités, a joué un rôle important dans ce dénouement heureux.
Dans une adresse publique, Katilé avait exprimé sa gratitude au « Président de la Transition, Chef de l’État, pour avoir honoré son engagement », tout en saluant la libération de Bah.
Hamadoun Bah, dès sa libération, avait appelé les adhérents du SYNABEF à reprendre le travail le mardi 11 juin, marquant ainsi la fin d’une crise qui avait mis le Mali à l’arrêt.
Cependant, des interrogations persistaient sur les raisons de son maintien en détention malgré le retrait de la plainte, soulevant des questions sur les relations entre le SYNABEF et la justice malienne. Bah, connu pour ses critiques publiques à l’encontre du système judiciaire, avait affirmé que « leur statut ne découle que du respect des textes et des lois ».
MD/ac/APA