Le Mali est actuellement confronté à une situation hydrologique critique marquée par une montée alarmante des niveaux d’eau le long des fleuves Niger et Bani.
Le Centre de Coordination et de Gestion des Crises, relevant du Ministère malien de la Sécurité et de la Protection civile, a émis une alerte de niveau rouge pour plusieurs localités du pays.
La montée des eaux le long des principaux cours d’eau du Mali, notamment les fleuves Niger et Bani, dépasse désormais les seuils d’alerte dans plusieurs localités telles que Banankoro, Kénioroba, Bamako, Ké-Macina, Beleny Keny (San), Sofara et Mopti. Le Centre de Coordination et de Gestion des Crises indique que cette hausse rapide des niveaux d’eau est sans précédent depuis les relevés de 1967. Les communautés riveraines sont déjà témoins de débordements dangereux, menaçant des milliers de personnes et leurs habitations.
Les zones les plus à risque incluent notamment la capitale Bamako, particulièrement vulnérable dans les quartiers de Kalaban Coro, Djikoroni Para, Badalabougou ainsi que la Cité du Niger, où l’hôtel Mandé et la zone industrielle de Sotuba sont fortement menacés. Dans les régions de Koulikoro, Ségou, San, Djénné et Mopti ainsi qu’à Tombouctou et Diré, des zones entières sont placées sous haute surveillance.
Face à la gravité de la situation, le Ministre de la Sécurité et de la Protection civile, en sa qualité de Secrétaire permanent du Comité interministériel de gestion des crises et des catastrophes, a lancé un appel urgent à la vigilance maximale. Il exhorte les populations vivant à proximité des fleuves à évacuer immédiatement les zones à haut risque. La montée rapide des eaux, combinée à des apports supplémentaires attendus dans les jours à venir, augmente significativement les dangers pour les riverains, les exposant à des risques immédiats d’inondations catastrophiques.
Selon les dernières données actualisées au 25 septembre 2024, le Mali subit depuis plusieurs mois des précipitations d’une intensité exceptionnelle. Ces pluies diluviennes ont provoqué des inondations dans 19 régions du pays et dans le District de Bamako. À ce jour, 385 incidents d’inondations ont été enregistrés, causant l’effondrement de plus de 31 000 habitations à travers 9 régions, laissant ainsi des milliers de familles dans une précarité extrême.
Le bilan humain est tout aussi lourd faisant état de 65 décès confirmés, dont plusieurs dus à l’électrocution par la foudre et aux vents violents. Au total, 208 448 personnes ont été touchées par cette catastrophe naturelle, parmi lesquelles figurent 59 356 hommes, 65 575 femmes et 83 517 enfants. La région de Ségou est la plus durement impactée, avec 79 169 personnes sinistrées.
Les prévisions de Mali Météo indiquent que cette situation pourrait perdurer dans les semaines à venir. Des activités pluvio-orageuses, d’intensité modérée à forte, devraient continuer à affecter l’ensemble du territoire, augmentant le risque d’inondations dans les régions déjà sévèrement touchées et provoquant de nouvelles évacuations forcées.
Dans ce contexte, les autorités locales et les organisations humanitaires sont mobilisées pour venir en aide aux sinistrés et coordonner les opérations de secours. Des plans d’urgence sont en cours d’élaboration pour renforcer les infrastructures de gestion des crues et assurer la protection des populations les plus vulnérables.
Face à l’ampleur de la crise, le Centre de coordination et de gestion des crises lance un appel à la solidarité nationale et internationale pour apporter un soutien matériel et financier aux victimes.
MD/ac/Sf/APA