La production d’or en 2023 au Mali a baissé par rapport à 2022.
Le rapport 2023 de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE) au Mali, publié en juin 2024, fournit une analyse approfondie du secteur extractif du pays.
Troisième plus grand producteur d’or en Afrique, le Mali a produit 65 tonnes d’or, soit environ 2,07 milliards de dollars américains (1 926 milliards de FCFA) en 2023. Cette production provient en grande partie des sociétés minières opérant principalement dans les régions de Kayes et Sikasso. Ce chiffre représente une baisse par rapport à 2022, où le pays avait produit 72,2 tonnes d’or, dont 66,2 tonnes issues des mines industrielles. Cette baisse peut être expliquée par la suspension de l’octroi de titres miniers. Le rapport de l’ITIE indique qu’ « au 31 décembre 2022, le Mali comptait mille soixante-deux (1 062) titres miniers, précisant que cette situation n’a pas connu d’évolution en 2023 compte tenue de la suspension de l’octroi des titres miniers par le ministre en charge des mines le 28 novembre 2022 ».
« Sur la base des données déclarées par les organismes collecteurs de l’État, les revenus générés par le secteur extractif (hors sous-traitants) totalisent un montant de 644 milliards FCFA pour l’année 2023 », indique le rapport ITIE, précisant 98 % de ces revenus, soit 595,66 milliards de FCFA ont été perçus par le Trésor public, représentant 93,70 % du total, tandis que 39,25 milliards de FCFAont été répartis entre le budget des collectivités, le Fonds d’Appui à la Formation Professionnelle, le Fonds National pour l’Emploi des Jeunes, le Fonds National de Logement, l’UEMOA et la CEDEAO.
Selon le rapport, en 2023, les sociétés minières ont investi 2,5 milliards de FCFA dans des projets sociaux, visant à améliorer les conditions de vie des communautés locales. Ces investissements ont été principalement orientés vers les secteurs de la santé, de l’éducation et des infrastructures.
Les transactions avec les fournisseurs locaux ont totalisé 856 milliards de FCFA en 2023.
Par ailleurs, le rapport ITIE 2023 souligne plusieurs défis persistants en matière de transparence et de gouvernance. Par exemple, des écarts de paiement ont été identifiés entre les montants déclarés par les sociétés extractives et ceux collectés par l’État. Des ajustements ont été nécessaires pour certaines taxes, mais des écarts subsistent, en partie à cause de décalages temporels ou de paiements non déclarés.
En ce qui concerne les exportations d’or, le rapport met en lumière des préoccupations majeures liées à la transparence. Pa exemple, il a été constaté que certaines sociétés ont exporté de l’or sans que la Direction Générale des Douanes (DGD) puisse confirmer la nature de ces transactions, soulevant des questions sur la traçabilité des exportations.
Cependant, le comité de pilotage de l’ITIE fait remarquer que « l’État malien continue de s’engager dans le secteur extractif avec une participation gratuite de 10 % dans les entreprises d’exploitation minière, pouvant aller jusqu’à 20 % avec une participation contributive en numéraire ». Le rapport mentionne également plusieurs projets miniers en phase avancée, dont le projet Diakha (Siribaya) par IAMGOLD, avec des ressources estimées à plus de 1,5 million d’onces d’or.
Le rapport ITIE 2023 recommande une mise en œuvre plus rigoureuse des recommandations antérieures. Il souligne la nécessité d’établir un système de suivi efficace avec des délais fermes pour améliorer la gouvernance et la transparence dans le secteur extractif du Mali.
AC/APA