L’aide avait été suspendue fin 2020 que des combats ont éclaté dans la région du Tigré, dans le nord du pays.
L’Union européenne a accordé mardi un soutien financier de 650 millions de dollars à l’Ethiopie, trois ans après avoir interrompu son aide directe à ce pays d’Afrique de l’Est en raison des atrocités commises au cours d’une guerre civile sanglante.
L’aide financière a été annoncée lors d’une conférence de presse après que le ministre éthiopien des finances, Ahmed Shide, et Jutta Urpilainen ont signé un accord à Addis-Abeba.
« Il est temps de normaliser progressivement les relations et de reconstruire un partenariat qui se renforce mutuellement avec votre pays », a indiqué Mme Urpilainen, décrivant le programme d’aide comme « la première étape concrète » de ce processus après le cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre en novembre dernier.
Le programme d’aide de l’UE, d’une valeur initiale d’un milliard d’euros (1,04 milliard de dollars), devait être accordé à l’Ethiopie de 2021 à 2027, mais il a été suspendu à la fin de l’année 2020 après que des combats ont éclaté dans la région du Tigré, dans le nord du pays. Les Etats-Unis ont également interrompu l’aide et ont légiféré pour imposer des sanctions.
Shide a déclaré que l’aide contribuerait à stimuler le redressement de l’Ethiopie après la guerre et à faciliter les réformes économiques indispensables à un « moment critique » pour le pays, assurant que « ce partenariat stratégique est à nouveau sur les rails ».
Toutefois, l’aide budgétaire directe au gouvernement éthiopien reste suspendue et ne sera pas rétablie tant que des « conditions politiques très claires » ne seront pas remplies, a déclaré Mme Urpilainen sans donner de précisions.
Elle a ajouté qu’un programme du Fonds monétaire international était également nécessaire au préalable.
Plus tôt dans la journée de mardi, Mme Urpilainen a rencontré le Premier ministre éthiopien, M. Abiy Ahmed, et le président de la Commission de l’Union africaine, M. Moussa Faki Mahamat.
L’Ethiopie a tenté d’empêcher l’enquête des Nations unies sur les atrocités commises et a lancé son propre processus de justice transitionnelle, qui, selon les experts en droits de l’homme, présente des lacunes.
L’enquête de l’Onu a déclaré que toutes les parties avaient commis des abus, dont certains s’apparentent à des crimes de guerre.
MG/as/fss/ac/APA