Les réformes envisagées par le Libéria, au double plan institutionnel et politique, devraient permettre au pays de réaliser son potentiel et d’assurer un avenir plus prospère à ses citoyens, souligne la Banque mondiale dans son nouveau rapport.
La Banque mondiale a publié aujourd’hui un rapport majeur sur l’économie du Libéria, mettant en évidence la nécessité de réformes institutionnelles et politiques pour dynamiser la croissance et le développement du pays. Intitulé « Échapper au piège des ressources naturelles : voies vers une croissance durable et une diversification économique au Libéria », ce mémorandum examine en profondeur les perspectives économiques du pays et les conséquences de sa vulnérabilité aux chocs extérieurs.
Le rapport met en lumière la difficulté du Libéria à sortir du « piège des ressources naturelles », un modèle économique basé sur l’exploitation des matières premières, qui a conduit à des cycles de stagnation et de reprise. Cette situation limite la prospérité à long terme en raison de la faiblesse du capital humain, de l’accumulation insuffisante de richesses et d’une faible productivité.
Le maintien du statu quo conduirait à une croissance trop modeste pour que le pays atteigne le statut de pays à revenu intermédiaire avant 2050, souligne la BM.
L’institution monétaire recommande cinq transformations économiques et institutionnelles essentielles pour instaurer un cadre propice à une croissance durable et à la réduction de la pauvreté. Tout d’abord, une reconfiguration de la macroéconomie est nécessaire afin de renforcer la stabilité économique et de diversifier les sources de revenus.
Ensuite, la diversification économique doit être encouragée pour limiter la dépendance au secteur minier et développer des industries plus inclusives. Par ailleurs, la promotion du secteur privé est primordiale, en reconnaissant les entreprises privées comme moteur principal de la croissance et de l’emploi.
Une modernisation du secteur public s’impose également pour améliorer l’efficacité des services essentiels, notamment dans l’éducation et la santé.
Enfin, des investissements stratégiques doivent être réalisés dans les infrastructures, telles que les routes, l’électricité et la numérisation, afin de soutenir le développement économique du pays.
Un impact significatif sur l’économie
Selon Georgia Wallen, responsable des opérations de la Banque mondiale au Libéria, ces réformes systémiques sont cruciales pour créer un climat des affaires propice à l’innovation et à l’emploi. L’application de ces recommandations pourrait permettre au Libéria d’atteindre le statut de pays à revenu intermédiaire avant 2040, avec une augmentation du PIB réel par habitant à 2 000 dollars d’ici 2050.
Le rapport insiste sur l’urgence d’une transformation économique ambitieuse et crédible, condition indispensable pour réduire la pauvreté et accélérer le développement du Libéria. Seules des réformes audacieuses permettront au pays de réaliser son potentiel et d’assurer un avenir plus prospère à ses citoyens.
ARD/te/Sf/APA