Une responsable américaine a exprimé ses regrets face au retard accumulé dans la mise en œuvre des promesses faites par les militaires au pouvoir dans certains pays d’Afrique de l’Ouest concernant la restitution du pouvoir aux civils.
Mercredi, lors d’une conférence de presse sur la récente visite du président américain Joe Biden en Angola, la Secrétaire d’État adjointe aux Affaires africaines des États-Unis, Molly Phee, a répondu à une question concernant la gouvernance démocratique en Afrique de l’Ouest. Elle a mis en lumière les défis auxquels la région fait face, notamment en Guinée-Conakry et dans le Sahel.
« Je peux vous parler de la manière dont nous avons abordé le défi de l’échec de la gouvernance démocratique en Afrique de l’Ouest. Il est désolant pour nous que le peuple de Guinée-Conakry ainsi que de nombreux habitants du Sahel, perdent la possibilité de décider de leur propre avenir – ce qui est en réalité le but de la démocratie-, qui est de débloquer la prospérité et les opportunités pour les individus et les communautés, et de s’assurer que les ressources gouvernementales sont utilisées au profit de la population », a relevé Molly Phee.
La responsable américaine a rappelé les attentes initiales en Guinée après le coup d’État de 2021, où un changement de gouvernance devait mener à un système plus équitable et moins corrompu. Toutefois, elle affirme avoir observé que les progrès étaient lents et que la transition promise n’avait pas encore atteint les objectifs fixés par le peuple guinéen.
« Je sais qu’en Guinée en 2021, on espérait beaucoup que le changement apporterait un système de gouvernance moins corrompu et plus équitable. Malheureusement, la transition promise a mis beaucoup de temps à se produire », a-t-elle précisé. « Je comprends qu’il y ait eu récemment des mesures liées à un référendum sur la constitution, mais ces mesures ont tardé à venir et n’ont pas encore atteint l’objectif que les Guinéens se sont fixé », devait-elle constater.
Molly Phee a également souligné les difficultés rencontrées par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cédéao) face aux prises de pouvoir irrégulières dans plusieurs pays du Sahel, précisant que la communauté internationale avait tenté de faire pression sur les régimes militaires pour qu’ils rétablissent l’ordre constitutionnel et répondent aux attentes de leurs citoyens.
« Malgré les efforts déployés, cela reste un sujet de préoccupation, et nous devons continuer à y travailler », a-t-elle assuré, appelant à « continuer à promouvoir la justice, l’état de droit et l’utilisation équitable des ressources nationales au profit des pays, et non pour qu’elles finissent dans les poches de certains dirigeants ou soient extraites par d’autres gouvernements à l’étranger. »
AC/Sf/APA