En visite dans la capitale congolaise, Karim Khan a lancé un appel à témoins concernant les atrocités perpétrées dans les zones sous occupation rwandaise et du M23, alors qu’une conférence internationale sur la paix est annoncée pour avril.
Le Président Félix Tshisekedi a reçu ce mardi le Procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Karim Khan, à la Cité de l’Union africaine à Kinshasa. Au cœur de leurs discussions : la crise sécuritaire et humanitaire qui secoue l’Est de la République démocratique du Congo.
Durant cette rencontre, le Procureur de la CPI a, selon la présidence congolaise, officiellement lancé un appel à témoins concernant les exactions commises dans les territoires sous occupation de l’armée rwandaise et des combattants du M23. « Ceux qui ont des preuves sur des crimes de génocide, crimes de guerre ou crimes contre l’humanité sont priés de les envoyer sur le site de la CPI », a-t-il déclaré.
La présidence congolaise a salué cette initiative par un communiqué indiquant que « cette visite marque une étape décisive dans la lutte contre l’impunité des crimes commis sur le sol congolais ». Selon la même source, « le Chef de l’État a réaffirmé la détermination du gouvernement à coopérer pleinement avec la CPI pour que justice soit rendue aux nombreuses victimes de l’Est ».
M. Khan a pour sa part affirmé que « la population congolaise a droit à la protection et à la justice ». Il a assuré que la CPI, qui a signé un protocole d’accord en 2023 avec la RDC, « suit de près la situation qui prévaut dans l’Est » du pays.
Une Conférence internationale sur la paix, la sécurité et la justice devrait par ailleurs se tenir en avril prochain à Kinshasa. « Cette conférence sera chargée d’examiner les causes de l’instabilité que nous vivons depuis des années dans la partie orientale du pays », a précisé le Professeur Taylor Lubanga, Chargé de suivi de la coopération RDC-CPI.
Les participants à ces assises devraient notamment réfléchir à l’instauration d’une Cour pénale spéciale pour la RDC, un mécanisme judiciaire qui permettrait de juger localement les crimes les plus graves commis sur le territoire congolais.
AC/APA