Le Maroc et le Kenya ont franchi une étape importante vers la normalisation de leurs relations bilatérales. Les deux pays semblent déterminés à surmonter leurs différends passés et à construire une relation solide et mutuellement bénéfique.
Le Maroc et le Kenya ont franchi une étape décisive vers la normalisation de leurs relations bilatérales. Vendredi dernier, l’ambassadrice du Kenya au Maroc, Jessica Muthoni Gakinya, a officiellement remis ses lettres de créance au ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita.
Cette démarche, marquée par la nomination de Gakinya par le président kényan William Ruto le 8 mars et sa confirmation par le Parlement en avril, symbolise une nouvelle ère dans les relations entre les deux pays.
La presse kényane a salué cette rencontre comme un « progrès significatif après des décennies de relations hésitantes » et l’a qualifiée de « dernière étape dans la normalisation des relations entre les deux pays ».
Cette normalisation a été rendue possible grâce aux efforts concertés de l’Union africaine (UA). À l’approche des élections à la Commission de l’UA prévues en février 2024, le Kenya sollicite le soutien du Maroc pour son candidat, Raila Odinga. Le Maroc, reconnu comme une force diplomatique influente au sein de l’UA, joue un rôle important dans ce processus.
Le rapprochement diplomatique a été amorcé plus tôt cette année lorsque Nasser Bourita a reçu, le 21 mars, le secrétaire général kényan aux Affaires étrangères, Abraham Korir Singoei. Ce dernier a remis un message du président Ruto au roi Mohammed VI, marquant ainsi une étape importante dans le renforcement des liens entre les deux pays.
En décembre 2023, des sénateurs kenyans ont exhorté leur gouvernement à ouvrir une ambassade au Maroc, une initiative perçue comme une tentative de dissiper le froid dans les relations bilatérales, exacerbé par le retrait, en septembre 2022, du président Ruto de la reconnaissance de la République sahraouie autoproclamée « RASD ».
Les relations entre le Maroc et le Kenya ont longtemps été marquées par des divergences politiques, notamment en raison de la question du Sahara. Le retrait de la reconnaissance de la « RASD » par le Kenya a été un tournant décisif, ouvrant la voie à une réévaluation des relations bilatérales.
Le Maroc, fort de son influence diplomatique en Afrique, a toujours cherché à renforcer ses alliances sur le continent. La nomination de Jessica Muthoni Gakinya et les récentes démarches diplomatiques témoignent de la volonté des deux pays de tourner la page et de construire une relation basée sur la coopération et le respect mutuel.
Les efforts de normalisation s’inscrivent également dans une dynamique plus large de coopération économique et commerciale. Les deux pays envisagent de renforcer leurs échanges dans divers secteurs, notamment l’agriculture, les infrastructures et les technologies de l’information. Cette coopération pourrait ouvrir de nouvelles opportunités pour les entreprises marocaines et kényanes, favorisant ainsi le développement économique des deux nations.
La remise des lettres de créance par l’ambassadrice Gakinya n’est qu’une étape dans un processus plus large de rapprochement diplomatique. Les prochains mois seront déterminants pour évaluer l’impact de cette normalisation sur les relations bilatérales et sur la scène diplomatique africaine.
MN/te/Sf/APA