À Bamako, le FMI et le Mali discutent d’une Facilité de crédit rapide pour soutenir l’économie du pays.
Le Premier ministre malien, le général Abdoulaye Maïga, a accueilli, jeudi 20 février 2025, une délégation du Fonds Monétaire International (FMI) à la Primature. Cette visite s’inscrit dans le cadre de négociations visant l’octroi d’une Facilité de crédit rapide (FCR) au Mali. Conduite par le ministre de l’Économie et des Finances, Alousséni Sanou, la délégation avait pour objectif de faire le point sur la mission en cours et de recueillir les orientations du Premier ministre pour renforcer l’efficacité de la coopération entre le Mali et le FMI.
Montie Mlachila, Adjoint au Département Afrique du FMI et chef de la délégation, a réaffirmé le soutien de l’institution à la stabilité économique et à la croissance durable du Mali, notamment à travers des réformes économiques et financières. Cette mission, la troisième du genre, témoigne de la confiance renouvelée du FMI envers le Mali, dont la croissance économique reste notable malgré un contexte mondial difficile.
Les discussions ont porté sur l’octroi d’une Facilité de crédit rapide, un instrument financier du FMI destiné à fournir une aide rapide aux pays confrontés à des besoins urgents de balance des paiements, souvent dus à des chocs exogènes. Ce mécanisme offre un financement concessionnel avec un taux d’intérêt nul et des conditions de remboursement avantageuses, visant à soutenir les pays à faible revenu dans des situations critiques. Selon les dispositions actuelles, le montant accessible au titre de la FCR peut atteindre jusqu’à 50 % de la quote-part du pays au FMI sur une base annuelle, avec une limite cumulative de 100 % de cette quote-part. Pour le Mali, dont la quote-part s’élève à 186,6 millions de DTS (Droits de tirage spéciaux), cela représente un accès potentiel annuel d’environ 93,3 millions de DTS, soit approximativement 120 millions de dollars américains.
Cette rencontre intervient après un épisode de malentendu entre le FMI et les autorités maliennes en janvier 2025. À cette période, des discussions à huis clos avaient eu lieu pour résoudre des différends concernant certaines dettes du pays. Les autorités maliennes s’étaient alors engagées à régler plusieurs arriérés, dans le but de maximiser leurs chances d’obtenir un soutien financier accru de la part du FMI.
Lors de l’entretien, le Premier ministre Abdoulaye Maïga a exprimé sa satisfaction quant au déroulement des négociations et a souligné l’importance du FMI en tant que partenaire privilégié du Mali. Il a également dressé un tableau de la situation socio-politique du pays, rappelant que le Mali avait, à un moment donné, perdu le contrôle de 70 % de son territoire en raison de l’insécurité. Cette situation particulière, selon lui, doit être prise en compte dans les décisions internationales concernant le pays.
Le Chef du gouvernement a réaffirmé l’engagement des autorités de la Transition à assumer pleinement leurs responsabilités et a invité la délégation du FMI à faire preuve d’une compréhension accrue des réalités maliennes. Il a également présenté la nouvelle dynamique de la Confédération des États du Sahel (AES).
MD/ac/Sf/APA