Les autorités kényanes auraient participé à l’« enlèvement » et à l’« extradition illégale » de l’opposant ougandais Kizza Besigye, selon son avocat, contredisant la version officielle de Nairobi. Cette révélation intervient alors que l’Ouganda fait l’objet de vives critiques internationales pour sa répression de l’opposition.
L’affaire de l’arrestation controversée de Kizza Besigye prend une nouvelle tournure avec l’implication présumée des autorités kényanes, ravivant les tensions entre les deux pays d’Afrique de l’Est.
Selon les déclarations de Me Erias Lukwago à l’AFP, le gouvernement kenyan serait « lourdement impliqué » dans « l’enlèvement » et « l’extradition illégale » de son client Kizza Besigye, figure majeure de l’opposition ougandaise, de Nairobi vers Kampala.
Cette révélation intervient après la comparution mercredi de Kizza Besigye, 68 ans, devant un tribunal de Kampala, une affaire qui a déjà suscité de vives condamnations internationales. Le médecin de formation est un opposant historique au président Yoweri Museveni.
L’implication du Kénya, initialement démentie par Nairobi, semble se confirmer après qu’un porte-parole du gouvernement ougandais a reconnu avoir informé les autorités kényanes de l’opération. Cette admission contredit les déclarations d’un haut responsable kényan qui avait nié toute participation des forces de sécurité de son pays.
Me Lukwago a par ailleurs révélé avoir pu récupérer les effets personnels de son client à Nairobi, malgré la « réticence des services de renseignements kényans » à lui donner accès à la chambre d’hôtel de M. Besigye. L’avocat annonce se préparer à une « guerre judiciaire totale pour que Besigye obtienne justice ».
Cette affaire s’inscrit dans un contexte plus large de répression de l’opposition en Ouganda. En juillet dernier, 36 membres du Forum pour le changement démocratique (FDC), parti fondé par Besigye il y a vingt ans, avaient déjà été expulsés du Kenya et poursuivis pour « terrorisme » en Ouganda.
APA/Sf/AFP