Le Maroc a réduit l’inflation de 6,1% à 0,9% en 2024 tout en maintenant la croissance, alors que le FMI fait pression pour un nouveau cadre monétaire et une réduction de la dette.
L’économie marocaine devrait croître de 3,9% en 2025, contre 3,2% en 2024, alors que le Fonds monétaire international (FMI) recommande à la banque centrale du pays d’adopter un cadre de ciblage de l’inflation et d’accélérer les efforts de réduction de la dette.
« Avec une inflation revenue autour de 2%, Bank Al-Maghrib devrait poursuivre ses préparatifs en vue d’adopter un cadre de ciblage de l’inflation », a indiqué le FMI à l’issue de sa mission de consultation au titre de l’article IV au Maroc, effectuée du 27 janvier au 7 février.
Le taux d’inflation du pays a connu une baisse significative, passant de 6,1% en 2023 à 0,9% en 2024, selon les données de Bank Al-Maghrib. La banque centrale prévoit que l’inflation atteindra 2,4% cette année.
Roberto Cardarelli, qui a dirigé la mission du FMI, a noté que « la position actuelle globalement neutre de la politique monétaire est appropriée », ajoutant que les changements futurs du taux directeur devraient rester « dépendants des données ».
La mission du FMI a rappelé les réalisations budgétaires du Maroc, avec des réformes fiscales permettant des recettes plus élevées que prévu et réduisant le déficit budgétaire à 4,1% du PIB en 2024, légèrement mieux que l’objectif de 4,3% annoncé dans le budget 2024.
« Des recettes plus élevées que prévu devraient être utilisées pour accélérer le rythme de réduction de la dette à des niveaux plus proches de ceux d’avant la pandémie », a recommandé le FMI, tout en appelant à « de nouveaux efforts pour élargir l’assiette fiscale et rationaliser les dépenses ».
Les perspectives économiques du Maroc sont confrontées à des défis sur le marché du travail, avec un taux de chômage qui devrait atteindre 13,3 % en 2024, contre 13 % l’année précédente. Le FMI a spécifiquement recommandé de « se concentrer sur la main-d’œuvre déplacée du secteur agricole en raison de la succession de sécheresses ».
Concernant les réformes structurelles, le Fonds a salué « les progrès réalisés dans l’opérationnalisation du Fonds Mohammed VI pour l’investissement » destiné à soutenir l’accès des PME au financement en fonds propres. Il a également approuvé la réforme en cours de la loi organique relative aux finances, qui vise à introduire une nouvelle règle budgétaire fondée sur un ancrage de la dette à moyen terme.
Le FMI a noté que les risques pesant sur l’économie marocaine sont « globalement équilibrés », même si une incertitude importante demeure concernant « l’impact économique des tensions géopolitiques et des conditions climatiques changeantes ».
Le déficit du compte courant devrait se creuser vers sa norme à moyen terme estimée à environ 3%, à mesure que la croissance s’accélère, tandis que le secteur non agricole continue de se développer « à un rythme soutenu dans un contexte de forte demande intérieure », selon le communiqué du FMI.
MK/ac/Sf/APA