Le Canada lance une stratégie ambitieuse pour renforcer ses liens avec l’Afrique, dotée d’un budget de 231 millions de dollars et axée sur la paix, la sécurité et le développement économique.
Le ministère canadien des Affaires étrangères a présenté le jeudi 7 novembre 2024 à Toronto, en marge du Dialogue de haut niveau avec la Commission de l’Union africaine, un plan ambitieux de renforcement de ses partenariats avec l’Afrique. Cette initiative, fruit de consultations approfondies avec les parties prenantes africaines, canadiennes et internationales, mobilise une enveloppe globale de 231 millions de dollars canadiens.
Selon un communiqué publié jeudi 7 novembre, le programme s’articule autour de deux volets financiers majeurs : 54,4 millions de dollars consacrés à la paix, à la sécurité et à la diplomatie, et 176,64 millions dédiés au développement économique et social.
Sur le plan diplomatique, le Canada annonce plusieurs mesures structurantes, notamment la nomination d’un envoyé spécial pour l’Afrique et d’un autre pour le Sahel, ainsi que l’ouverture d’un haut-commissariat en Zambie et d’une ambassade au Bénin.
Le volet économique prévoit la création d’un centre commercial panafricain et un engagement accru du secteur privé. En matière de transport aérien, le Canada s’apprête à signer un accord avec le Nigéria et affirme avoir entamé des négociations avec le Ghana en octobre 2024. Un nouveau programme de commerce et développement est également annoncé au sein du ministère des Affaires mondiales du Canada pour soutenir des environnements commerciaux et des investissement plus robustes.
Le plan de développement, aligné sur la politique d’aide internationale féministe du Canada et l’Agenda 2063 de l’Union africaine, comprend notamment des projets d’entrepreneuriat durable des femmes au Maroc, un programme de croissance de l’entrepreneuriat féminin, des initiatives de résilience climatique, et des programmes de protection sociale et d’emploi en milieu urbain. Il inclut également le soutien à l’autonomisation économique au Sénégal, le renforcement des compétences en Afrique du Sud, et une contribution au Fonds d’affectation spéciale multi-donateurs pour le Kenya.
Cette stratégie globale intervient dans un contexte où l’Afrique, qui abrite la population la plus jeune du monde et une classe moyenne en forte croissance, affirme son importance géopolitique et économique croissante. Selon le secrétaire parlementaire Robert Oliphant, ces initiatives « marquent un nouveau chapitre » dans les relations canado-africaines et « constitueront l’épine dorsale de la stratégie du Canada à l’égard de l’Afrique dans les années à venir. »
AC/Sf/APA