En marge du 38e sommet de l’Union africaine, la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) a présenté les progrès significatifs réalisés dans la mise en œuvre d’une politique d’exemption de visa entre ses États membres, illustrant son engagement en faveur de l’intégration régionale.
Alors que l’Union africaine et la Banque africaine de développement appellent à une levée accélérée des restrictions en matière de visas sur le continent, la SADC se distingue par des avancées concrètes. Lors du Dialogue stratégique de haut niveau sur l’accélération du mouvement sans visa pour la transformation de l’Afrique, organisé le 12 février 2025, le secrétaire exécutif de la SADC, S.E. Elias M. Magosi, a présenté un bilan encourageant des progrès réalisés dans la région.
Les États membres de la SADC ont déjà élaboré et mis en œuvre des politiques ambitieuses visant l’élimination progressive des obstacles à la circulation des personnes, en alignement avec le Protocole de l’Union africaine sur le droit d’entrée, de séjour et d’établissement. Les résultats sont tangibles : trois États membres – Maurice, les Seychelles et le Zimbabwe – ont déjà supprimé les visas pour l’ensemble des pays de la SADC. Dans le même temps, onze pays, parmi lesquels l’Angola, le Botswana, le Lesotho, Madagascar, le Malawi, l’Eswatini, le Mozambique, la Namibie, l’Afrique du Sud, la Tanzanie et la Zambie, ont accordé des exemptions à plus de dix États membres. La République démocratique du Congo, quant à elle, a établi des exemptions avec cinq pays.
L’harmonisation des législations constitue un autre axe majeur de cette transformation. Les États membres ont adopté des dispositions permettant l’entrée sans visa sur le territoire d’un autre État partie pour une période maximale de quatre-vingt-dix jours par an, pour les visites de bonne foi et dans le respect des lois locales. Des initiatives innovantes ont également vu le jour, comme l’accord bilatéral entre le Botswana et la Namibie autorisant leurs citoyens à utiliser leurs documents d’identité nationale pour franchir leurs frontières communes.
Pour faciliter davantage la mobilité transfrontalière, la SADC a mis en place des postes-frontières uniques et des régimes de visas simplifiés. Une attention particulière a été portée aux populations frontalières, avec l’introduction d’un permis frontalier uniforme et simplifié pour les citoyens résidant dans ces zones, établi par le biais d’accords bilatéraux entre les États concernés.
AC/Sf/APA