Alors que les États-Unis sanctionnent des responsables rwandais et que le M23 étend son contrôle, Londres menace Kigali de mesures punitives.
Dans un contexte d’escalade majeure dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), le président Félix Tshisekedi a reçu vendredi soir le secrétaire d’État britannique aux Affaires étrangères David Lammy. L’entretien de deux heures intervient au moment où le M23, soutenu par le Rwanda selon Kinshasa, a pris le contrôle de Goma, de Bukavu et de l’aéroport de Kavumu.
Le chef de la diplomatie britannique n’a pas mâché ses mots, évoquant la possibilité de sanctions contre le Rwanda, rejoignant ainsi la position américaine. Washington a sanctionné James Kabarebe, ministre d’État rwandais chargé de l’Intégration régionale, et Lawrence Kanyuka Kingston, porte-parole du M23.
Face à ces pressions internationales croissantes, Kigali a vivement réagi, qualifiant les sanctions américaines d’« injustifiées et infondées ». Dans un communiqué parvenu à APA, le Rwanda a accusé les forces armées de la RDC (FARDC) de collaboration avec « des milices génocidaires » et dénoncé la présence de « 300 mercenaires européens ».
Le président Tshisekedi, qui privilégie toujours « une résolution du conflit par le dialogue », a salué le soutien britannique au respect de la Charte des Nations Unies. Londres s’est également engagé à fournir une « aide substantielle » aux populations déplacées, alors que la crise humanitaire s’aggrave.
La Grande-Bretagne, membre permanent du Conseil de sécurité, promet d’user de son influence pour faire respecter les engagements pris lors du dernier sommet de Dar Es-Salam, dans un contexte où la suspension de l’aide belge accentue la pression sur Kigali qui, en réponse, a rompu sa coopération avec Bruxelles.
AC/Sf/APA