Recevant plus de 50 délégations africaines à Pekin pour le Focac, les autorités chinoise entendent porter la coopération avec le continent noir à un niveau plus élevé.
La neuvième édition du Forum sur la coopération sino-africaine (Focac), actuellement en cours à Pékin, a vu la Chine présenter un programme de partenariat ambitieux avec l’Afrique pour les trois prochaines années. Cet événement majeur réunit plus de 50 délégations africaines, dont une majorité de chefs d’État.
Hua Chunying, Vice-ministre des Affaires étrangères et Directrice générale du Département de la presse, de la communication et de la diplomatie publique, a, dans une série de tweets, insisté sur l’importance cruciale de cette coopération, indiquant que « l’Afrique représente un tiers de la population mondiale. Sans notre modernisation, il n’y aura pas de modernisation mondiale. »
Mme Hua a ainsi dévoilé le plan de la Chine, articulé autour de dix actions principales visant à « approfondir la coopération sino-africaine et à conduire la modernisation du Sud global ». Ce programme couvre un large éventail de domaines, de l’économie à la culture, en passant par la santé et la sécurité.
Dans le secteur économique, Mme Hua a annoncé une ouverture accrue du marché chinois : « La Chine ouvrira volontairement et unilatéralement davantage son marché. Nous accorderons à tous les pays les moins avancés (PMA) ayant des relations diplomatiques avec la Chine, y compris 33 pays africains, un traitement zéro-tarif pour 100 % des lignes tarifaires. » Elle a également évoqué le lancement d’un « programme d’amélioration de la qualité sino-africaine » et la création d’une « Zone pilote pour une coopération économique et commerciale sino-africaine approfondie. »
« La Chine est prête à réaliser 30 projets d’infrastructure pour la connectivité en Afrique, à promouvoir une coopération de haute qualité dans le cadre de l’Initiative ‘La Ceinture et la Route’, et à mettre en place un réseau sino-africain de connexions terre-mer et de développement coordonné. », a déclaré la Vice-ministre chinoise au sujet des infrastructures et de la connectivité.
Le domaine de la santé occupe également une place importante dans ce plan. « La Chine est prête à établir avec l’Afrique une alliance d’hôpitaux et des centres médicaux communs. Nous enverrons 2 000 membres du personnel médical en Afrique et lancerons 20 programmes liés aux infrastructures sanitaires et au traitement du paludisme », a précisé Mme Hua.
L’agriculture et le développement rural bénéficient également d’une attention particulière. La Chine prévoit de fournir « une aide alimentaire d’urgence de 1 milliard de yuans (140,9 millions de dollars) » et de construire « 100 000 mu (environ 6 670 hectares) de zones de démonstration agricole normalisées en Afrique. » Mme Hua a aussi annoncé l’objectif ambitieux de créer « au moins un million d’emplois pour l’Afrique. »
Le plan met également l’accent sur les échanges culturels et éducatifs. La Chine s’engage à offrir « 60 000 opportunités de formation à l’Afrique » et à lancer un programme « Route de la soie culturelle. » Mme Hua a précisé que « 2026 a été désignée comme l’Année des échanges interpersonnels sino-africains. »
Enfin, le partenariat aborde les questions de sécurité et de développement durable. La Chine prévoit de former « 6 000 militaires et 1 000 agents de police et de sécurité venant d’Afrique » et de lancer « 30 projets d’énergie propre en Afrique. »
Le Forum, dont l’ouverture le 4 septembre a été marquée par le discours du président Xi Jinping et plusieurs chefs d’État africains, doit prendre fin vendredi.
AC/Sf/APA