Les accusations portées contre Gachagua, âgé de 59 ans, incluent des détournements de fonds, des trafics d’influence et des acquisitions frauduleuses de biens immobiliers tels que des hôtels et des appartements.
Le vice-président kényan, Rigathi Gachagua, était attendu ce jeudi 17 octobre au parlement, mais son état de santé l’a empêché de se présenter. Selon son avocat, Paul Muite, Gachagua, actuellement menacé de destitution, est « très malade » et a été « emmené à l’hôpital » quelques heures avant le vote prévu au Sénat concernant cette procédure sans précédent.
« La triste réalité est que le vice-président de la République du Kenya est tombé malade, très malade, et (…) est à l’hôpital », a expliqué M. Muite, soulignant l’absence de Gachagua qui devait se défendre devant le Sénat.
La semaine dernière, l’Assemblée nationale kenyane a déjà validé la motion de destitution en raison d’un conflit ouvert entre Gachagua et le président William Ruto. Des médias locaux rapportent que le Sénat pourrait suivre cette même dynamique.
Les accusations portées contre Gachagua, âgé de 59 ans, incluent des détournements de fonds, des trafics d’influence et des acquisitions frauduleuses de biens immobiliers tels que des hôtels et des appartements. Arrivé au Sénat avant la reprise des débats, il a qualifié ces accusations de « pure propagande » et de « complot politique » visant à le déloger du pouvoir pour des raisons autres que celles publiquement invoquées.
Si la motion est adoptée, elle nécessitera le soutien de deux tiers des sénateurs, soit 45 voix, ce qui entraînera automatiquement la destitution de Gachagua, faisant de lui le premier vice-président à être écarté sous la Constitution de 2010.
Les tensions entre Gachagua et Ruto ne sont pas nouvelles. Bien que Ruto l’ait choisi comme colistier en 2022 malgré une réputation entachée de scandales de corruption, leurs relations se sont dégradées, surtout après des manifestations antigouvernementales en juin et juillet, qui ont causé plus de 60 morts. Gachagua a été critiqué pour son manque de soutien envers Ruto durant cette période.
Gachagua considère que cette procédure est orchestrée par le chef de l’État, affirmant qu’il est désormais perçu comme « une cartouche usagée » qu’on cherche à remplacer.
Par ailleurs, plusieurs noms de successeurs potentiels circulent déjà en cas de destitution, dont ceux du ministre de l’Intérieur Kithure Kindiki, du ministre des Affaires étrangères Musalia Mudavadi, et de la gouverneure Anne Waiguru. De son côté, Gachagua continue de clamer l’injustice de cette procédure et envisage de contester son éviction en justice.
Il a récemment déclaré devant un tribunal qu’il se battrait pour la Constitution et la volonté du peuple, assurant que les tribunaux feront respecter la loi.
APA avec AFP