Placée sous l’égide du Roi Mohammed VI et en collaboration avec l’UNESCO, la rencontre s’est articulée autour du thème « L’intelligence artificielle comme vecteur de développement en Afrique ».
Lors d’une conférence tenue le lundi 4 juin à Rabat, des spécialistes et diplomates internationaux ont examiné l’impact et les défis posés par l’intelligence artificielle (IA) dans le cadre du développement africain. Cette analyse a eu lieu au premier forum africain de haut niveau sur l’IA, inauguré à l’Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P) à Rabat. A cette occasion, M. André Azoulay, Conseiller du Roi Mohammed VI, a déclaré lors de la clôture du forum que l’IA représente un tournant historique pour le Maroc et l’Afrique, leur offrant l’opportunité de participer pleinement à ce qu’il a qualifié de « grand bond pour l’humanité ». Il a affirmé avec conviction que le Maroc et l’Afrique retrouveraient leur place légitime dans le domaine des technologies de demain, encourageant à embrasser l’audace et l’ambition dans ce secteur.
Le forum a mis en exergue la prédisposition de l’Afrique à s’engager résolument dans le domaine de l’IA, démontrant agilité et perspicacité face aux risques et défis associés. Les performances antérieures du Maroc et de l’Afrique attestent de cette capacité, a souligné M. Azoulay.
Un panel dédié à l’autonomisation numérique en Afrique a exploré les moyens de développer les compétences des femmes africaines en IA. Abdoulaye Ibrahim, Chef de l’Unité d’Analyse contextuelle et de Prospective pour la Priorité Afrique de l’UNESCO, a mis en lumière le programme « African women in Tech and AI » (2023-2026), visant à renforcer les compétences et le leadership de 150 entrepreneures africaines dans les domaines du numérique et de l’IA, et à établir un réseau panafricain de femmes actives dans l’IA.
Meryem Kassou, fondatrice et directrice générale de Digits Consulting, a insisté sur la nécessité d’améliorer l’accès au financement pour les projets IA portés par des femmes, afin d’accroître leur présence dans l’entrepreneuriat. Elle a également souligné l’importance de se doter des compétences techniques et numériques essentielles pour réussir dans l’entrepreneuriat en Afrique et promouvoir l’autonomisation ainsi que le progrès scientifique et économique des femmes, en accord avec les Objectifs de développement durable.
De son côté, Aurélien Lechevallier, directeur général de la mondialisation, de la culture, de l’éducation et du développement international (France), a évoqué les opportunités et les défis considérables que représente l’IA, notamment en matière de sécurité et de contrôle. Il a également souligné les disparités d’accès à l’IA entre les pays développés et l’Afrique, appelant à une coopération internationale accrue pour combler ces inégalités.
Ce forum international de trois jours, sous le Haut Patronage du Souverain marocain et organisé par l’UM6P en partenariat avec l’UNESCO, a réuni des représentants de plus de 30 pays, dont une quinzaine de pays africains, afin de jeter les bases d’une stratégie africaine consacrée à l’IA.
MN/ac/APA