« Enlevés » depuis trois jours par des hommes armés proches de la junte guinéenne, les activistes Oumar Sylla et Mamadou Billo Bah bénéficient du soutien d’organisations internationales.
En Guinée, Oumar Sylla dit « Foniké Menguè » et Mamadou Billo Bah, membres du Front national pour la défense de la constitution (FNDC), ont été arrêtés mardi 9 juillet par « un groupe de militaires lourdement armés. Cet acte est qualifié de « kidnapping » par le collectif contestataire dissous par les autorités militaires en août 2022. Des organisations et défenseurs internationaux des droits humains exigent la libération des deux activistes.
Dénonçant leur « détention secrète en violation du droit international », Amnesty International indique que « les autorités guinéennes doivent libérer immédiatement » Foniké Menguè et Mamadou Billo Bah. « Dans l’attente de leur libération, les autorités doivent garantir et assurer leur sécurité, révéler leur lieu de détention, leur permettre de consulter un avocat et de recevoir la visite de leur famille », a rappelé la directrice du bureau Afrique de l’Ouest et du Centre, Samira Daoud, fustigeant l’intensification de la répression des voix démocratiques par la junte militaire à Conakry.
« Depuis plusieurs mois, les autorités guinéennes intensifient leur répression de la dissidence pacifique, avec la suspension d’organes de presse, des restrictions d’accès à Internet et la répression brutale de manifestations qui a entraîné la mort d’au moins 47 personnes lors de manifestations au 22 avril 2024, selon le dernier rapport d’Amnesty International », a-t-elle noté.
Installée au Sénégal, la coalition « Tournons La Page », un mouvement luttant pour la démocratie et l’alternance en Afrique, a exprimé également sa « profonde indignation face à l’arrestation arbitraire » de ses camarades de Guinée.
« Nous constatons que cet enlèvement n’a aucune base légale et leur détention au siège de la direction des investigations judiciaires de la gendarmerie est injustifiée, étant donné qu’à ce jour, ils n’ont toujours pas été informés des faits qui leur sont reprochés et n’ont pas eu accès à leur avocat », a-t-elle affirmé, avant d’exiger « leur libération immédiate et inconditionnelle » et l’arrêt des attaques contre les défenseurs des droits humains dans ce pays ouest-africain.
« Ces jeunes de la République de Guinée sont des modèles et des sources d’inspiration pour toute la jeunesse africaine par leur courage, leur détermination et leur dévouement dans la défense des valeurs de la Constitution, des libertés et des droits de la personne », a indiqué, pour sa part, le Sénégalais Alioune Tine, défenseur des droits humains et fondateur du think tank Afrikajom.
Il invite le chef de la junte, Mamadi Doumbouya, à libérer Foniké Menguè et Mamadou Billo Bah parce que ces activistes incarnent « cette jeunesse guinéenne qui contribue au rayonnement international » du pays.
ODL/ac/APA