Le Général Brice Clotaire Oligui Nguema, Président de la transition gabonaise, a salué ce mercredi la forte approbation du peuple gabonais à la nouvelle Constitution qu’il considère comme « une rupture avec les pratiques passées ».
Le Président de la transition gabonaise, le Général Brice Clotaire Oligui Nguema, a adressé ce mercredi un message à la nation à la suite du référendum constitutionnel du 16 novembre, qui a vu une large majorité des électeurs approuver la nouvelle Constitution. Avec 91,64 % de « oui », le Général Nguema a salué la maturité politique du peuple gabonais, soulignant l’importance de cette Constitution qu’il considère comme une rupture avec les pratiques passées.
Le Président Nguema a précisé que ce référendum marquait « une rupture avec les pratiques du passé », ajoutant que cette nouvelle Constitution est le résultat d’une « réflexion nationale profonde », conçue pour répondre aux réalités du Gabon. Il a également souligné son rôle clé pour l’avenir du pays, la qualifiant de « modèle constitutionnel purement gabonais », qui incarne les aspirations collectives des Gabonais.
« Le peuple gabonais s’est exprimé massivement lors du référendum, montrant ainsi sa maturité politique et démocratique, et son engagement pour l’avenir de notre pays », a félicité Oligui Nguema.
Il a appelé à l’unité nationale, affirmant que cette réforme marque une étape essentielle dans le processus de transition. « Aujourd’hui, il n’y a ni vainqueur ni vaincu. Le seul vainqueur est le Gabon immortel », a-t-il déclaré, appelant les Gabonais à œuvrer « dans l’unité et la concorde » pour la mise en œuvre de la nouvelle Constitution.
Il a également évoqué les prochaines étapes, notamment la révision du Code électoral et l’organisation d’élections libres et transparentes, marquant ainsi la fin de la transition. La présidentielle est censée se tenir au mois d’août 2025.
Les résultats définitifs proclamés par la Cour constitutionnelle, lors d’une audience solennelle, révèlent un nombre d’inscrits inférieur (853 028 au lieu de 868 115), moins de votants (462 166 au lieu de 463 066) et moins de suffrages exprimés (416 382 au lieu de 454 173) que les chiffres provisoires fournis par le ministère de l’Intérieur. Cependant, le taux de participation, un enjeu crucial de cette consultation, a légèrement augmenté à 54,18 % (contre 53,54 % précédemment).
« Après l’examen des résultats de toutes les commissions, la Cour proclame que le référendum du 16 novembre 2024 a donné les résultats suivants : suffrages obtenus pour le +oui+ 91,64 % », a déclaré Dieudonné Aba’a Owono, président de la Cour constitutionnelle. Ce taux est légèrement inférieur à celui de 91,80 % annoncé par le ministère de l’Intérieur après le référendum.
L’ancien chef de la garde présidentielle a réitéré sa promesse de remettre le pouvoir aux civils tout en affichant ses ambitions présidentielles, promettant également un « essor vers la félicité » pour ce pays à la fois riche en pétrole et lourdement endetté.
Les 173 articles de la nouvelle Constitution, fruit des contributions recueillies lors d’un dialogue national au printemps, instaurent notamment un mandat présidentiel de sept ans renouvelable une seule fois, avec un régime présidentiel à pouvoir exécutif fort, sans Premier ministre, et l’interdiction d’une transmission dynastique du pouvoir.
L’article 2 consacre l’accession au pouvoir de la junte dirigée par le Général Oligui le 30 août 2023, instituant une « fête de la libération ». L’article 170 garantit une amnistie pour les acteurs des événements allant du 29 août 2023 à l’investiture du Président de la transition, le 4 septembre.
Certaines dispositions de la nouvelle Constitution seront irrévisibles, telles que la limitation à deux mandats présidentiels successifs, le mode d’élection au suffrage universel direct, ainsi que l’interdiction du mariage entre personnes de même sexe.
AC/Sf/APA