Ce pays de l’Afrique australe ambitionne aussi de devenir un leader mondial dans le développement de l’hydrogène vert.
Avec ses perspectives pétrolières et gazières offshore en plein essor, la Namibie est prête à s’établir fermement comme l’un des hauts lieux de l’investissement dans les hydrocarbures sur le continent en perspective du forum Investir dans l’énergie en Afrique 2024, prévu en mai à Paris.
Les campagnes d’exploration menées par les supergrands Shell et TotalEnergies, ainsi que par l’entreprise publique QatarEnergy, ont permis de découvrir un quintet de trésors d’hydrocarbures dans le bassin d’Orange de la Namibie entre 2021 et 2023, plaçant ainsi le secteur pétrolier et gazier en amont du pays sur le point de se transformer.
Au cours des deux dernières années, les trois entreprises ont fait des découvertes de pétrole concluantes dans les blocs Graff-1, La-Rona-1, Jonker-1X, Lesedi-1X et Venus-1 dans le bassin d’Orange au large des côtes.
La société française TotalEnergies a annoncé le mois dernier qu’elle poursuivait ses activités d’exploration dans le bassin d’Orange offshore, avec des forages d’évaluation en cours au sud et au nord-ouest de la découverte Venus-1.
La société a déjà recoupé des intervalles contenant des hydrocarbures dans le gisement Mangetti-1X, situé à 35 km de la découverte Venus-1.
« Ces développements, et bien d’autres encore, seront dévoilés lors d’un forum Invest in African Energy à Paris, où une session de mise en lumière de la Namibie fera de ce pays la première destination pour les investissements dans l’énergie diversifiée », ont annoncé les organisateurs du forum, Energy Capital & Power, mardi 5 mars.
Au-delà des richesses offshore, la Namibie dispose également d’un énorme potentiel pétrolier et gazier à terre.
Le bassin terrestre de Kavango est extrêmement prometteur, puisqu’on estime qu’il recèle plus de 30 milliards de barils de pétrole brut.
Les efforts d’exploration onshore gagnent en dynamisme, avec des entreprises telles que ReconAfrica et 88 Energy qui recherchent activement des opportunités.
Le champ de gaz conventionnel de Kudu, l’un des actifs les plus prolifiques de la Namibie, dont la production devrait commencer en 2026, en est actuellement au stade de l’étude d’ingénierie préliminaire (FEED). Cette phase comprend la production de documents techniques pour le projet, la confirmation des spécifications du produit et la clarification de la portée du projet.
Le projet Kudu, qui recèle près de 600 milliards de pieds cubes de réserves de gaz naturel, devrait atteindre une production maximale de 64 millions de pieds cubes par jour.
L’ambition de la Namibie va au-delà des combustibles fossiles, le pays souhaitant devenir un leader mondial dans le développement de l’hydrogène vert.
L’abondance des ressources solaires et éoliennes fait de la Namibie un lieu idéal pour la production d’hydrogène vert.
En mai dernier, la Namibie a mis en service la plus grande usine de production d’hydrogène vert d’Afrique subsaharienne, un projet de 10 milliards de dollars mené par la société de développement de l’hydrogène vert Hyphen Hydrogen Energy, qui pourrait produire 300 000 tonnes d’hydrogène vert et d’ammoniac. Il comprendra des centrales éoliennes et solaires d’une capacité combinée de sept gigawatts.
Avec des coûts de production estimés à seulement deux dollars par kilogramme, l’hydrogène vert namibien est en passe de devenir le moins cher du monde, ce qui fait du pays un partenaire attrayant pour les pays énergivores en pleine transition énergétique.
JN/fss/ac/APA