Le processus d’organisation des élections législatives et locales au Tchad est contesté par les partis politiques de l’opposition et la société civile qui l’ont boycotté. Alors que les opérateurs jugent le respect des procédures.
Les premiers rapports des observateurs et experts internationaux sur le déroulement des élections législatives, provinciales et communales au Tchad commencent à être publiés.
Au cours d’une rencontre avec la presse ce 30 décembre, la Mission d’observation des experts électoraux de l’Union de la jeunesse de la Communauté économique et monétaire d’Afrique Centrale (UJ-CEMAC) s’est félicitée du bon déroulement de ces premières élections couplées au Tchad, qu’elle qualifie de libres et transparentes.
Selon la mission, le scrutin a respecté les normes internationales en matière d’organisation et de déroulement des élections démocratiques.
« Les procédures d’ouverture ont été correctement appliquées dans la quasi-totalité des bureaux de vote observés. De même, les procédures de dépouillement ont été exécutées de manière correcte et transparente », a noté la mission.
« Un désert électoral » selon le GCAP.
Si les observateurs internationaux n’ont pas fait de commentaire sur le taux de participation, le Groupe de concertation des acteurs politiques (GCAP), appelant au boycott, évoque « un désert électoral. » Pour le GCAP, la participation à ces élections législatives, provinciales et communales est encore plus faible que celle enregistrée lors du référendum, qu’il estime à seulement 6 %.
« Le peuple tchadien, ne sachant pas avec exactitude où iront leurs bulletins de vote ni quelles manipulations en feront les fonctionnaires décrétés pour cette basse besogne afin de légitimer la dictature et d’imposer une dynastie au Tchad, a dit : NON. Il a suivi en cela les consignes de boycott lancées par le GCAP. Nous le félicitons », a déclaré Pr Avocksouma Djona, un des membres du GCAP lors de la déclaration faite à la presse ce 30 décembre.
Selon lui, ce faible taux de participation à ces élections témoigne du refus du peuple « de cautionner une énième mascarade électorale » sous l’ère de Déby fils.
En attendant les résultats de ces élections, le GCAP met en garde le gouvernement contre toute volonté de mettre en place ces institutions « d’exclusion ».
« Le peuple tchadien les considérera comme illégitimes », promet Pr Avocksouma Djona. Depuis le début du processus électoral, le GCAP le considère comme « biaisé et non inclusif. »
CA/te/Sf/APA