L’ONU a exprimé, ce mercredi, de vives préoccupations suite à l’arrestation et la détention d’Abdoulkarim Aden Cher, ancien ministre des Finances de Djibouti.
Incarcéré en février 2023 pour des accusations de corruption et de gestion frauduleuse de fonds publics, l’ancien ministre djiboutien des Finances, Abdoulkarim Aden Cher, a vu l’ONU et plusieurs organisations internationales exiger sa libération, évoquant des violations potentielles des droits humains et du droit à un procès équitable.
Une arrestation controversée
L’ex-ministre, en fonction de 2011 à 2016, a été arrêté dans un climat de tensions politiques croissantes à Djibouti. Tandis que les autorités évoquent des accusations sérieuses de détournement de fonds, de nombreuses voix, dont des défenseurs des droits humains, dénoncent un motif politique derrière cette arrestation, la liant à des conflits internes au sein du gouvernement. L’ONU a critiqué l’absence de transparence et les conditions de détention de l’ex-ministre, soulevant des inquiétudes sur l’indépendance de la justice.
Réactions internationales
La Haute-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Turk, a appelé à une procédure judiciaire transparente et conforme aux normes internationales. Cet appel a été largement soutenu par des ONG et des gouvernements occidentaux, qui estiment que cette affaire menace les principes démocratiques à Djibouti. Le gouvernement djiboutien, quant à lui, a défendu l’arrestation comme relevant de ses « affaires intérieures ».
Un contexte politique tendu
La situation politique à Djibouti est marquée par un climat de répression croissante, notamment depuis la réélection du président Ismaïl Omar Guelleh en 2021. Plusieurs dissidents et anciens responsables ont été arrêtés, alimentant les spéculations sur un resserrement du contrôle politique. L’arrestation d’Aden Cher, s’inscrit dans ce contexte de tensions internes, où les accusations de corruption sont parfois perçues comme un moyen de neutraliser l’opposition.
Un dossier sous surveillance internationale
L’ONU et d’autres organisations internationales continueront de suivre cette affaire de près. Certains analystes estiment que l’arrestation d’Aden Cher pourrait nuire aux relations diplomatiques de Djibouti, notamment avec ses partenaires occidentaux. En attendant, l’ONU a réitéré l’importance de lui garantir un procès juste et conforme aux standards internationaux.
TE/Sf/APA