Selon ADHA, la « crise humanitaire sans précédent » en Afrique est en partie liée aux politiques migratoires restrictives de l’Union européenne (UE).
L’Afrique subsaharienne continue de perdre plusieurs milliers de jeunes au profit d’une émigration irrégulière qui tourne le plus souvent court. Face à la quête d’accéder coûte que coûte en Europe, ils se retrouvent dans des conditions difficiles et dangereuses, et parfois « dans les prisons libyennes, algériennes et tunisiennes » comme le constate présentement Action pour les Droits Humains et l’Amitié (ADHA).
Dans un communiqué parvenu vendredi à APA, l’organisation exprime sa profonde préoccupation face à cette situation alarmante et informe les autorités sénégalaises qu’une « centaine de sénégalais (sont) actuellement bloqués au Niger ». Elle rappelle que la Libye, l’Algérie, la Tunisie et le Niger sont des points de transit pour les migrants subsahariens cherchant à atteindre les côtes espagnoles et italiennes, en Europe.
« Cependant, la détérioration des conditions sécuritaires, les politiques migratoires restrictives, sous l’œil complice de certains pays de l’UE et le manque de réactions et de coordination des pays d’origine des migrants, ont conduit à une crise humanitaire sans précédent », a dénoncé le président de l’ADHA, Adama Mbengue.
Il note que le nombre de migrants interceptés en Tunisie est passé de 31.297 en 2022 à 69.963 en 2023 alors que « près de 9000 Africains noirs » ont été expulsés et transférés « de force » par les forces de sécurité algériennes aux frontières du Niger, entre début janvier et début avril 2024.
À cela s’ajoutent des milliers de migrants bloqués dans des camps de fortune surpeuplés, au Niger, exposés à des abus et à des conditions de vie inhumaines, a souligné le président de l’ADHA, qui a recueilli des « témoignages de migrants sénégalais » révélant des violations systématiques de leurs droits fondamentaux.
Devant ces événements, l’organisation humanitaire appelle à la cessation « immédiate » de ces pratiques contraires aux conventions internationales sur les droits de l’homme. Dans la même optique, ADHA, espérant que son « appel sera entendu », exhorte le président Bassirou Diomaye Faye à envoyer des émissaires le plus rapidement possible « afin de vérifier le nombre de migrants sénégalais détenus dans les prisons libyennes, les camps dans le désert du Niger, ainsi que dans les pays du Maghreb ».
ODL/ac/APA